Les Flamboyants : nous, on a tué personne !

David Clermont, un éducateur de nuit, a été retrouvé mort sur la terrasse du centre de soins spécialisé « Les Flamboyants ». C’est Gros Dédé, le jardinier, qui a découvert le corps sans vie en rentrant les poubelles. Aussitôt, les soupçons se portent vers Claudius, Martial, Kenny, César et Samuel, une bande d’enfants cassés par la vie, qui ont été les derniers à côtoyer l’éducateur. Accompagné du directeur Chat Miaule puis de la gentille psychologue Pascale Pontigné, le capitaine Delaunay se rend dans l’établissement pour procéder à un interrogatoire…

Hubert Ben Kemoun écrit des livres pour la jeunesse depuis une trentaine d’années (les séries Nico et Samuel aux éditions Nathan, L’école de la rue qui monte chez Flammarion jeunesse et La fille seule dans le vestiaire des garçons récemment paru également chez Flammarion jeunesse). Avec Les Flamboyants publié dans la collection Beau & Court par les éditions Sarbacane, l’auteur nous livre un étonnant huis clos psychologique. Le texte – qui se lit d’une traite (134 pages en 10 chapitres et 3 actes ) – est écrit dans une langue coup de poing, reprenant le parler d’un enfant de 10 ans, qui nous plonge sans ménagement dans la tête du narrateur, le jeune Samuel. Plus que sur l’intrigue elle-même dont on peut deviner le dénouement (le livre est sous-titré « nous, on a tué personne ! »), l’auteur se concentre sur le jeu de face-à-face avec le policier vite déstabilisé par l’insolente répartie des cinq garçons. Au fil des échanges et des non-dits, un flot de frustrations et d’expériences douloureuses remonte à la surface sous le regard complice et bienveillant de la psychologue. Entre colère, humour, provocation et tentatives de séduction, les protagonistes naviguent et le lecteur arrive à ce constat : la vérité est toujours plus complexe que ce qu'on imagine.