MONSTRE (T. 2). Larmes de sirène

Ça commence fort : Milo récupère une sirène au fond d'un lac menacé de sécheresse du désert tchadien, et la ramène dans la piscine du sous-sol de son manoir oxfordien. Seule Onde parvient à communiquer avec Midé, et c'est donc elle qui va traduire sa détresse auprès des autres membres du groupe m.o.n.s.t.r.e., protecteur des créatures fantastiques de la planète. En même temps, la sirène va aider la jeune fille à accepter un lourd deuil personnel en lien avec l'eau. Milo est jaloux d'une proximité dont il se sent exclus, mais il doit aussi s'occuper du reste du groupe : un traître pourrait en faire partie, et un mystérieux chasseur se rapproche, sans doute celui à l'origine de la mort de son père.

Le rythme est pris : chaque tome de la série se centre sur un personnage, qui affronte son passé par le biais d'un animal fantastique que l'on sauve et qui lui correspond, tandis que le clan des m.o.n.s.t.r.e. fait avancer son histoire globalement, et notamment à travers Milo. C'est peut-être là que le bât blesse, ou alors que la complexité se manifeste : le lecteur a l'impression de courir deux lièvres à la fois, et Onde s'en retrouve un peu sacrifiée. Sa relation avec Midé était pourtant belle, tragique, de même que la fin se montre surprenante, riche en émotions.
D'une manière générale, il n'est pas question de s'ennuyer une seconde alors que les chapitres s'enchaînent d'un point à l'autre du globe et font valser les dialogues, à la façon du chat d'un jeu vidéo grandeur nature. Faisons pleinement confiance à Hervé Jubert pour continuer à nous prendre dans les filets de sa solide et luxueuse création !