Le carnet rouge

Au milieu du XIXème siècle, le jeune William est interne au Marlborough College. Dépassant les interdictions de ses professeurs, il développe son goût pour la nature et ses talents en dessin.
Benjamin Lacombe, auteur du texte, et Agata Kawa sont tous les deux illustrateurs de formation : rien d'étonnant à ce qu'ils rendent ici hommage à William Morris, précurseur de l'art nouveau et plus largement du design moderne. La clé du destin de l'homme semble se situer dans son enfance. Un environnement a priori hostile, une grande solitude pour ne pas dire un quasi-état d'orphelin ont conduit l'adolescent à trouver refuge dans la nature. Impressionné par la faune et la flore des forêts, il la reproduit puis crée, divague en images et poèmes sur un petit carnet rouge. Le beau récit à la troisième personne est axé sur la découverte de soi, et s’appuie sur de flamboyantes illustrations. Dans des tons sourds et avec une délicatesse rappelant les préraphaélites, Agata Kawa brode (comme la mère de William) en multiples détails une nature raffinée : fleurs entrelacées inextricablement, animaux peu farouches... Quelques traits poétiques sinuent entre les motifs, petites phrases invitant librement à la méditation. Sous le texte toujours en regard de l'illustration, un petit crayonné se charge de faire symboliquement écho à ce qui est dit. Le Carnet rouge est un précieux objet graphique, dont le propos peut se concevoir de manière particulière ou bien générale : l’histoire d’un jeune garçon qui trouve sa voie. A savourer à tout âge, comme une gourmandise rare !