La Cité (T. 2). La bataille des confins

Il y a quelques mois, nous vous avons parlé du premier tome de cette trilogie.
Nous y avons fait la connaissance de Thomas, un jeune Parisien qui, comme dix millions de Terriens, s’est inscrit à ce jeu novateur, la fameuse « Cité », et y est devenu rapidement accro. On joue dans la Cité sans en connaître au départ aucune règle ni le but ultime. Les joueurs et leurs avatars y découvrent un univers très vaste, urbain, et y ressentent sensations et émotions comme dans la vie réelle. Tout le monde se comprend dans cette Babel à découvrir car les langues sont traduites automatiquement par le jeu.
Dans ce deuxième volume, la narratrice est Polly (qui joue sous le temps de Lizza) et qui est l’une des amies virtuelles de Thomas / Harry.
Polly vit à Sark, minuscule île anglo-normande proche de Guernesey. La Cité est pour elle un moyen de s’évader d’une existence tranquille, partagée entre sa mère et Ben, son meilleur ami, qui refuse de jouer. Aussi sent-elle qu’ils s’éloignent l’un de l’autre et que la tension monte entre sa mère et elle.
Dans la Cité, elle retrouve Thomas / Harry et JC, et elle s’installe dans une grande maison de verre. Le trio s’est fixé plusieurs objectifs : retrouver leur ami Arthur, disparu dans des circonstances mystérieuses, parler librement de leur vraie vie sans que la Lumière blanche du jeu ne les rappelle à l’ordre, arpenter la ville pour en comprendre l’organisation, explorer les Enclaves, le cimetière, les Confins mystérieux, éclaircir le mystère des feuilles blanches qu’ils trouvent et qu’il faut plonger dans un révélateur photographique pour y lire quelque chose, savoir ce que deviennent les Ombres qui sont les avatars des joueurs ayant abandonné le jeu. Et bien sûr découvrir le but du jeu, l’identité et les motivations de ses concepteurs. Parallèlement à cela, Polly entame une quête personnelle, liée à un chiffre mystérieux de sa vie réelle et à son arrivée à Serk lorsqu’elle était bébé. Ce chiffre, elle le retrouve dans la Cité. Pourquoi ?
Dans le premier tome, Karim Ressouni-Demigneux a su d’emblée capter le lecteur en l’emmenant, avec des personnages adolescents auxquels il a pu s’identifier rapidement, dans un monde singulier, sans repères et très intriguant. De nombreuses questions ont été soulevées.
Dans ce deuxième volume, le point de vue est légèrement décalé puisque la narratrice est une jeune fille isolée sur une île, qui donne un autre ton, une autre sensibilité. Elle a une histoire personnelle énigmatique, qui interfère dans l’univers virtuel où elle vit avec passion. Nous obtenons seulement quelques éléments de réponses mais, dans l’ensemble, le suspense reste entier. Nous devrons donc patienter encore quelques mois pour découvrir la conclusion de cette trilogie.