Fanny et la nuit

Un soir, alors que le chêne du jardin a perdu toutes ses feuilles et que son père rentre tard, Fanny se confie à sa maman : elle a très peur de la nuit. La mère lui donne un conseil pour y remédier, celui de parler à la Nuit car celle-ci a beaucoup de choses à raconter aux enfants et aime qu’on l’écoute. De la crainte initiale naîtra ensuite une belle amitié…

Les belles illustrations pleines de fantaisie de Ian De Haes, composées de teintes de bleu, vert, jaune et noir, accompagnent à merveille l’évolution de la relation entre Fanny et la Nuit : celle-ci est d’abord dépeinte comme un monstre menaçant puis comme une figure tout en bonhomie. Elle se transforme également en une œuvre d’art, La nuit étoilée de Vincent van Gogh, qui constitue un vêtement pour la petite héroïne, rappelant une des robes, couleur de Lune, que porte Peau d’Âne dans le conte. Ce que l’album désire faire comprendre à ses lecteurs par cette nouvelle amitié qui se forme entre les deux personnages est que l’on peut jouer avec nos peurs, qu’on peut les utiliser comme un moteur pour faire de grandes choses. Il est important d’apprivoiser ces angoisses, mais mieux vaut partir des plus petites, comme le noir ou les araignées, pour aller vers les plus fondamentales comme la séparation ou la potentielle maladie d’un proche. Et le conseil le plus précieux que délivre l’ouvrage dans la manière de gérer ses peurs est que la nuit n’est pas uniformément obscure, elle est parcourue de sources de clarté, celles de la ville, de la Lune et des étoiles : « Quand tu as peur, Fanny, va chercher la lumière : elle existe toujours… À toi de la trouver, et de la faire grandir ! » Même quand la situation semble sans espoir, il faut se concentrer sur le positif. Cela paraît parfois plus facile à dire qu’à faire, mais c’est tout de même un bon point de départ.