Coups de pinceau sur les oiseaux !

Au début du XXème siècle, au cabaret parisien du Lapin Agile, il était un âne qui adorait les carottes : lui en donner une faisait remuer sa queue. L’écrivain Roland Dorgelès eut l’idée d’accrocher un pinceau à la queue de l’âne, obtenant une unique oeuvre qu’il signa du nom de Boronali. Le tableau fut ensuite exposé, commenté… Comme s’il avait été peint par un homme. Une nouvelle preuve s’il en est de la vanité humaine !

Cécile Alix et Xavière Devos s’emparent de l’anecdote et imaginent un âne omnipotent, capable d’un coup de peinture de créer les ramages des oiseaux. Nés originellement tout blancs sous l’impulsion de Dame Nature, les volatiles n’en peuvent plus de se ressembler, alors que chacun pense qu’il est plus intéressant que l’autre. On imagine alors que le réputé Boronali (aux moustaches à la Dali très inspirées) va les aider grâce à sa puissante capacité artistique. Mais les pots de peinture ne sont pas si nombreux, et la douce colombe restera blanche… Et voilà comment les oiseaux sont devenus colorés, aux environs de 1910… Hum, hum. Chacune des deux histoires - le joli conte avec les oiseaux d’un côté, l’aventure de l’âne à Montmartre de l’autre – est captivante, mais le lien (collection « le pont des arts ») entre elles, n’est pas du tout évident. Ce sera l’écueil malheureux de cet opus, pourtant fort sympathique avec tous ses animaux si expressifs…