Câlin papillon

« Le vendredi 13 mars, j’ai organisé une sortie avec Lullaby. On irait au bord du lac Léman parce que c’est un peu la mer. Lullaby dit que la mer c’est le bout du monde et que le plus beau sentiment posté ça doit être une petite vague d’océan qui roule dans le cœur. Mais ce jour-là, ils ont annoncé qu’il n’y aurait plus de cours et qu’il fallait rentrer chez soi à cause du coronavirus. On s’est regardé à la sortie du collège. Avec mes yeux, j’ai marché deux mètres et j’ai embrassé les siens. Le soir, sur WhatsApp, elle m’a dit que son cœur avait brûlé. Et puis on a triché pour se voir. On se donnait rendez-vous au cimetière. Lullaby fait là-bas du partage équitable, elle répartit les pots de fleurs comme un geste d’humanité pour les morts oubliés. »