Brioche et Tartine. Toutou et n'importe quoi

Sous le crayon moqueur de Violette Vaïsse, Brioche et Tartine, deux chiens, vivent une trentaine de saynètes empruntées à la vie ordinaire. Toutes répondent au même schéma de bande dessinée : un titre cadre l’action (« Brioche et Tartine font de l'art », « Brioche et Tartine font du yoga », « Brioche et Tartine font un tuto beauté »), puis six vignettes développent le thème et les deux dernières concluent avec dérision, souvent aux dépens de l’un ou l’autre des protagonistes.

Brioche se prépare des gaufres et c’est Tartine qui les mange ! Tartine semble gourmand parce que c’est lui aussi qui vole les frites dans l’assiette de Brioche, mais Brioche espère profiter de la tarte au chocolat de Tartine, pas de chance… Brioche fait une potion magique et c’est Tartine qui l’avale et tombe malade.

Les deux « amis » font preuve de mauvaise foi. Pour emporter le débat, Tartine emploie des arguments peu recevables comme compter en année chien ou transforme le portrait de Brioche en autoportrait sous prétexte qu'il parlait trop.

Les comportements entre les deux personnages ressemblent aux duos classiques, l’un profite d’une supériorité réelle ou supposée sur l’autre mais, contrairement à Laurel et Hardy, le ridicule alterne et chacun perd la face à tour de rôle même si Brioche semble moins vif que son copain…

Les anecdotes tirent leur intérêt de cette mauvaise foi. Les enfants reconnaîtront des situations familières, blagues prout, abandon de jeu parce qu’on ne gagne pas. Au bout du compte, ils s'interrogeront aussi sur l’image de l’amitié. Mais surtout, le charme naît de la vivacité des illustrations : mimiques expressives, couleurs vives, lettrage bien lisible. Ces nouveaux venus dans le monde de la BD jeune public sont prometteurs.