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Date de publication
Age-cible

Bonnets rouges et bonnets blancs

Conte
à partir de 8 ans
33 pages
: 9782278091973
3.00
euros

L'avis de Ricochet

« Il était une (mini) fois » est une collection de contes de poche : sous un tout petit format, des textes de tradition orale mis par écrit. D’une certaine façon, comme pour les contes classiques de la littérature, c’est une édition de travail, qui correspond à celui mené par Praline Gay-Para pour la défense et la promotion des littératures orales. Bonnets rouges et bonnets blancs illustre sa pratique : une version du monde collectée lors de recensements anciens ; une thématique qui laisse cours à des variations et une mise en forme qui lui est particulière, par exemple dans une formulette de mise en condition, reprise pour créer un jeu avec le public.

Bonnets rouges et bonnets blancs ressemble pour une part au Petit Poucet : le petit, normalement le plus vulnérable, est le sauveur de ses frères grâce à sa ruse et sa détermination. Dès le début, on perçoit la différence entre les 4 garçons dans leurs noms. Les 3 aînés ont des noms proches : Titilifi, Tatalaf, Cotolofi. Le petit, lui, se prénomme Quatavoume et ce nom entretient une parenté avec le terrible bruit de la lame, vaca vaca voum, onomatopée qui signale la terrible besogne de Compère Diable, l’ogre. Lui, il vit dans la demeure où les enfants sont hébergés après leur abandon en forêt. Si on considère la formule d’entrée, Cric ! Crac ! Le sabot marche et claque ! Pour être bon conteur, il faut être bon menteur, le nom du jeune héros et la formule du Diable, on s’aperçoit que leur répétition structure l’écoute et soutient l’attention. Chaque fois qu’on entend l’un ou l’autre, on sait que c’est grave. Dans ce jeu de stratégie, on est inquiet pour Quatavoume mais aussi ébahi de voir qu’il joue avec le feu. Alors qu’ils sont menacés et que Compère Diable signe sa sentence de mort, Quatavoume réclame d’abord un bon repas, puis un bon dessert et enfin un bon bain rempli par l’eau d’un panier… percé ! L’auditeur ne comprend pas où Quatavoume veut en venir. L’auteure-conteuse ménage ses effets et le conte avance avec une maîtrise aussi grande que l’intelligence de Quatavoume. Praline Gay-Para n’élude pas la cruauté et Man Bouloukouni, la mère et femme de Compère Diable, sera tuée de belle manière comme ses enfants et Compère Diable, malgré sa compassion.

Pour enrichir la lecture, ou l’audition, on pourra (dans un deuxième temps peut-être) montrer les superbes illustrations de Rémi Saillard. Les images rejoueront le drame à leur manière et on pourra peut-être comprendre les intérêts et les forces respectives de l’album et de la tradition orale. A la fin du conte, on entend le rire moqueur de Praline Gay-Para, conteuse/menteuse, et on a appris les essentiels de l’art oral du conte : variation sur des thèmes connus, répétition de formules, d’actions, retournement de situation, rythme. La « sécheresse » de cette édition réduite au texte rend encore plus sensibles ces fondamentaux et merci aux éditions Didier, c’est tout à fait intéressant.

Présentation par l'éditeur

Une histoire truculente et haute en couleur où le héros, Quatavoume, est plus ingénieux que jamais ! Le petit garçon a plus d’un tour dans son sac pour se jouer du terrible Compère Diable et sa femme Man Bouloukouni. Un suspense décuplé pour le plus grand plaisir des jeunes lecteurs. Une version créole du Petit Poucet.

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