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Date de publication
Age-cible

Au nom de Catherine

Bande dessinée
à partir de 12 ans
165 pages
: 9782810200580
18.00
euros

L'avis des internautes

Les avis exprimés ci-dessous n'engagent que leurs auteurs
le 04/30/2023 18:04

À la fin de la guerre, Étienne et Catherine s'était promis de se retrouver. Mais après quelques mois de vie commune, le jeune homme laisse son amoureuse partir en quête d'indépendance. De retour à la maison Sèvres, elle décide de se consacrer entièrement à la photographie mais faire sa place en tant que femme reporter s'avère plus difficile qu'il n'y parait. Si la couverture de La guerre de Catherine nous montrait une enfant lumineuse, celle d' Au nom de Catherine se veut plus sobre. Le blanc laisse la place au noir. Le sourire en coin est remplacé par un visage concentré et sérieux. La jeune enfant est devenue une jeune femme. Au nom de Catherine pourrait se résumer vulgairement comme l'album de la maturité. En effet, ce deuxième opus fait la part belle à la quête de reconnaissance d'une jeune femme qui doit faire sa place dans un monde d'hommes. Profondément féministe, ce deuxième album nous montre comment la société d'Après-guerre reste encore dirigée par le patriarcat. Mais Catherine est une femme de caractère qui sait ce qu'elle veut, même si certains de ses choix l'amènent vers la mauvaise destination. La photographie fait désormais partie intégrante de sa vie mais elle ne sait que choisir entre la mode ou le reportage. Or, ce dernier l'amène irrémédiablement vers un passé qu'elle refuse de côtoyer à nouveau. Comme elle le dit elle-même, Rachel n'existe plus, c'est à Catherine de prendre le relais de cette nouvelle vie.

Contrairement au premier volume, plus simple d'un point de vue narratif, Au nom de Catherine multiplie les thématiques. Si le féminisme reste central, il côtoie aussi celui du pardon et de la différence. Le pardon est raconté par le biais d'un camp de vacances entre jeunes juif.ves et allemand.es, symbole de réconciliation. Mais voilà, les choses ne sont pas aussi simples pour tous. Comment pardonner quand on n'a pas fait soi-même le deuil du passé ? La différence se retrouve à travers deux sous-thématiques : l'homosexualité et le racisme. L'expérience de Catherine, en tant que femme juive, fait écho à celle de Mavis, jeune femme afro-américaine qui a fui le racisme des États-Unis. Que ce soit à travers cette histoire ou celle de Mr Brown, Catherine se confronte à une réalité difficile et emplie de préjugés. Cependant, comme pour le premier volume, résister à l'oppression, à la colère et à l'ignorance reste le meilleur moyen pour vivre ensemble. Tous les Allemands ne sont pas nazis, tous les hommes ne sont pas machistes, tous les américains ne sont pas racistes.

Pour cette deuxième partie de la vie de Catherine, Mayalen Goust remplace Claire Fauvel. Et d'une certaine façon, le style de la dessinatrice correspond parfaitement à l'évolution de la jeune femme. Plus tranché, que ce soit au niveau du trait ou des couleurs, le dessin de Mayalen Goust montre les changements qui s'opèrent chez Catherine. Physiquement, elle n'a plus rien à voir avec la jeune enfant qu'elle était. C'est une jeune adulte qui fait face à une vie toujours plus complexe. Son travail et sa mise en page se concentrent sur l'essentiel et cherchent à retranscrire l'état d'esprit et les doutes de la jeune femme. La colorisation est composée d'aplats neutres qui fonctionnent par unités de couleurs. Le rouge, par exemple reflète son passé avec la robe de Cristina, la chambre noire mais aussi les doutes de la jeune femme. Si le dessin de Mayalen Goust peut paraître plus froid que celui de Claire Fauvel, il retranscrit parfaitement le contraste entre les deux albums et son évolution. En résumé, avec La guerre de Catherine et Au nom de Catherine, Julia Billet dresse le portrait d'une femme en devenir qui, à travers ses combats, cherche à acquérir sa propre liberté. Elle rend, en parallèle, un merveilleux hommage à tous ces photographes qui ont été les témoins de l'Histoire. Claire Fauvel puis Mayalen Goust ont réussi, chacune à leur manière, à retranscrire les étapes de la vie de Catherine : de jeune juive qui fuit la répression à jeune adulte qui se bat pour avoir sa place dans la société.

Présentation par l'éditeur

Après plusieurs mois passés aux côtés d'Étienne, Rachel Cohen décide de conserver Catherine Colin comme nouvelle identité et revient à Sèvres pleine d'incertitudes. Étienne lui suggère de s'accorder une année loin de lui pour réfléchir à ses sentiments, à ses aspirations comme photographe et à ses envies de femme adulte. Après en avoir discuté avec Goéland, Pingouin et son ami de toujours Jeannot

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