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Date de publication
Age-cible

Histoire de la ville endormie

Sélection des rédacteurs
Roman
à partir de 6 ans
53 pages
: 9782211321068
7.00
euros

L'avis de Ricochet

Histoire de la ville endormie relate une catastrophe épique, un déluge suivi d’un engloutissement. La ville dont il est question dans ce court roman n’est pas endormie, elle est noyée, tout comme ses habitants. Mais c’est également l’histoire d’une résurrection, celle de la ville sauvée par les enfants. Ce propos lourd est porté avec une grande légèreté par une instance narrative qui raconte avec empathie.

« Au petit matin » : c’est par cette tournure innocente que le récit commence et introduit ensuite « des enfants un par un », puis « le grand hiver ». Or progressivement il enfle pour devenir vaguement intriguant (« ils sont vaillants », « c’est le grand moment ») et l’autrice Marie Chartres dévoile habilement la destination des enfants, à savoir « la ville qui se trouve sous l’eau », ou plutôt sous la glace.

Tandis qu’en cortège serpentant, « ils avancent toujours ils avancent », l’instance narratrice décrit plus en détail les enfants de la petite bande. Il y a Sarah la toute petite, mais aussi César, dont le bras cassé « ne le fait pas renoncer ». Le récit prend une dimension biblique, convoque des images d’exode ; on ne sait pas à quel châtiment cela répond mais l’histoire racontée par les parents est effrayante, comme les sept plaies d’Égypte, la pluie d’insectes, le déluge, les noyades et l’eau qui avale le clocher de leur ville Cristobal… Avec une science consommée Marie Chartres fait naître le suspense et l’inquiétude. Elle individualise la calamité, par la qualification des disparus lors de la catastrophe : le petit Marcel, la vieille Line, la gracieuse Emilie. Comme dans les gestes héroïques, elle leur consacre un bref éloge funèbre. Contrairement à leur parents, les enfants en route vers la ville engloutie ont le courage de regarder en face l’épisode tragique arrivé autrefois. En particulier l’agile Gabriel, qui va oser plonger sous la surface de la glace.

L’illustration présente les scènes en plan large, montagnes bleuies, vallées étroites, soleils somptueux et le groupe d’enfants, bien qu’emmitouflés, avance de façon primesautière, petites taches colorées à peine perceptibles dans l’environnement qui les dépasse. Texte et image se relaient pour construire le sens. Le pinceau de Junko Nakamura dessine les vagues où s’est engloutie la ville laissant le lecteur angoissé.

Dans la catastrophe, les hommes ont perdu le langage et c’est peut-être le pire. Il ne reste ainsi plus que l’indicible jusqu’au moment où Gabriel réveille la cloche. Alors...

Un roman court et très prenant.

Présentation par l'éditeur

Les enfants connaissent l’histoire de la terrible catastrophe, ils ont grandi dans le silence d’après. Mais ils n’ont pas peur, et dans le petit matin, tout seuls, ils avancent vers le grand lac gelé. Malgré le danger, depuis longtemps ils savent qu’un jour ils visiteront la ville engloutie.

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