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Date de publication
Age-cible

11 h 47 Bus 9 pour Jérusalem

Pnina Moed Kass
Roman
à partir de 14 ans
: 2745918737
8.50
euros

L'avis de Ricochet

Le temps d’une journée, près de Jérusalem, heure par heure, sont exposées les vies de personnages totalement différents dont les destins se croiseront pourtant dans l’horreur d’un attentat. Allemand, Thomas vient quelques mois dans un kibboutz enquêter sur le passé nazi de son grand-père. Le vieux jardinier Baruch, ancien déporté, sera chargé de lui. La Russe Vera, qui a fui le suicide de son fiancé, part chercher Thomas à l’aéroport, en bus. Sameh, jeune Palestinien, travaille illégalement dans le restaurant israëlien d’une station-essence. C’est lui qui portera la ceinture d’explosifs dans le bus. Thomas, Vera et Sameh sortiront vivants du drame, même si tous sont plus ou moins détruits psychologiquement. Baruch mènera l’enquête de Thomas, Vera retrouvera son amoureux israëlien, et Sameh sera puni par la loi mais plutôt bien traité. Pas de « happy end » cependant, puisqu’on comprend qu’un nouvel attentat se prépare, dont pourrait bien être victime le médecin qui a sauvé les trois adolescents… La violence est sans fin dans le conflit israëlo-palestinien.

Dur et réaliste, 11 h 47 Bus 9 pour Jérusalem a l’apparence et la précision chirurgicale d’un reportage. Apparemment seulement, car chaque personnage est un « je » complexe et torturé par un passé difficile qu’il expose peu à peu. Cette succession de points de vue, à la psychologie bien travaillée, est d’ailleurs d’un tour de force de construction que l’on appréciera à sa juste valeur. Il n’y a pas de bons et de méchants, simplement des victimes d’une histoire dont ils ne sont pas responsables. Thomas, au grand-père nazi, est un exemple type. De même, Sameh est palestinien, mais le patron qui profite de lui est israëlien et il n’est qu’un jeune manipulé par des radicaux beaucoup plus dangereux. La figure de Baruch, qui aurait pu être rassurante de sagesse, est un peu étonnante : le survivant des camps ne veut pas connaître la souffrance des autres, estimant en avoir assez porté. Mais en même temps, ce rejet du présent est une coupure de plus entre ce qui est advenu et ce qui peut se construire : par tous les moyens, l’auteur nous montre qu’on ne peut rien contre l’histoire, et que les vieux démons n’ont pas à hanter la vie des jeunes aujourd’hui. Un beau plaidoyer pour la paix, violent et fort.

L'avis des internautes

Les avis exprimés ci-dessous n'engagent que leurs auteurs

Conflits d’hier ou d’aujourd’hui, d’un côté ou de l’autre, des hommes et des femmes souffrent alors qu’ils ne demandent qu’à vivre en paix, la leur, celle du monde.
La construction en puzzle, hachée, à voix multiples, sera peut être difficile à suivre pour certains mais ce choix donne à l’ensemble un rythme impressionnant, une sorte de compte à rebours qui ménage le suspense puisque on se doute dès le début que tous ces personnages vont se rencontrer, où, pourquoi, comment ?
Un livre dur, avec des scènes très réalistes, mais tout en nuance pour le fond . On comprend les questionnements et les révoltes des uns et des autres. Pas de manichéisme, pas de fin heureuse ou désespérée, pas toujours de réponse ni de solution , la vie qui continue…