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Date de publication
Age-cible

L'Homme-qui-dessine

Sélection des rédacteurs
Roman
à partir de 12 ans
: 9782748514445
14.50
euros

L'avis de Ricochet

Mounj a de la peine. Son peuple, les Hommes-droits (de Néandertal), se meurt. Il faut renouveler les rencontres, trouver de nouveaux membres pour le clan. Il est parti à travers le monde depuis trois hivers afin de chercher une femme, qu'il pourra ensuite ramener. Dans une forêt, il est fait prisonnier par une tribu d'Hommes-qui-savent (sapiens sapiens, c'est-à-dire nous). Ces derniers sont inquiets : un mystérieux tueur s'attaque aux leurs, armé d'une sagaie très puissante. Contre sa libération et malgré les doutes d'une partie de la tribu, Mounj obtient de pouvoir mener l'enquête.
Benoît Séverac, de sa singulière écriture à la fois réservée et directe, réinvente le « polar préhistorique ». Suivant une véritable enquête avec rebondissements, fausses pistes, dissensions internes, il prend le temps en parallèle d'explorer l'écosystème de l'époque, avec lequel il semble qu'il prenne relativement peu de libertés. Ce monde rude et dangereux où il faut chasser pour manger, pas très loin du nomadisme, voit donc coexister deux branches, celle disparue des Néandertal et celle survivant toujours aujourd'hui.

Ils se rencontrent, jaugent leurs us et coutumes, se respectent de loin. Mounj pense d'abord être le plus évolué, avant de découvrir peu à peu les secrets des Hommes-qui-savent. De manière intéressante, ce n'est pas tout à fait la notion de sacré qui les sépare, mais plutôt une profondeur de pensée, et une habileté artistique (Mounj est un Homme-qui-dessine parmi les siens). Dans le registre de la différence, le héros explorera aussi une amitié pas comme les autres, avec un jeune sapiens sapiens plus ou moins mis à l'écart : c'est la naissance des sociétés, avec leurs règles et leurs transgressions.

Le personnage de Mounj est magnifiquement campé, entre réflexions simples et finesse d'un jugement instinctif. Suivi au discours indirect libre, il utilise un vocabulaire certes imagé mais pas niais (le soleil reste « le soleil »), et sait se faire invisible à un lecteur pris par le jeu (le piège) de ce roman impeccable, entre regard vers le passé et invitation à observer notre contemporanéité...

Présentation par l'éditeur


L’Homme-qui-dessine a été chargé par les siens de parcourir le monde pour mieux le connaître. Au cours de son voyage, il est fait prisonnier par une tribu d’Hommes-qui-savent dont les membres sont inexplicablement assassinés. L’Homme-qui-dessine a sept nuits, jusqu’à la prochaine lune, pour prouver son innocence...

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