Vidéo poisse

La mère de Raphaël et d’Anne-Laure vient de s’offrir un superbe caméscope. Tout va bien jusqu’à ce que l’appareil tombe en panne. Un véritable parcours du combattant commence alors, ponctué d’énervements, de lettres de réclamation et de frais divers.
Qui n’a jamais fait une crise de rage face à un objet juste acheté (chèrement, le plus souvent), et déjà déficient ? Les vicissitudes de la société de consommation sont une source inépuisable de petites histoires, particulièrement quand il s’agit d’appareils technologiques devant lesquels le non-expert est totalement impuissant. Frank Andriat entraîne de manière très réaliste ses personnages dans des discussions sans fin à propos du pourquoi du comment et des réflexions hautement alambiquées sur la stratégie à adopter. Elégamment, il ne cite ou ne parodie aucune marque, ce qui est aussi une façon de les impliquer toutes… Le résultat final des démarches est heureux : nous sommes dans un « politiquement correct » propre à l’auteur. Ce style bon enfant sans lourdeur a fait ses preuves, puisque, de roman en roman, le lecteur retrouve Raphaël et sa petite famille. A cet ouvrage citoyen un peu scolaire, j’ai personnellement préféré le drôlissime et corrosif Service Clientèle de Benoît Duteurtre.