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Date de publication
Age-cible

Rumeurs, tu meurs !

Roman
à partir de 14 ans
254 pages
: 9782874231483
8.50
euros

L'avis des internautes

Les avis exprimés ci-dessous n'engagent que leurs auteurs
le 03/29/2021 00:18

Alors qu’Alice aide Javier, le petit ami de sa meilleure amie Lena, à faire ses devoirs de mathématiques, les deux adolescents s’embrassent. Mais la jeune fille, prise de remords, empêche le garçon d’aller plus loin par respect pour son amie. Le lendemain matin au lycée, Lena et Javier s’en prennent à elle et c’est le début d’un violent harcèlement qui va s’étendre et s’intensifier sur les réseaux sociaux. Le seul point positif de ce roman est le choix du sujet certes déjà maintes fois abordé en littérature jeunesse mais toujours nécessaire. Il n’y aura jamais trop d’ouvrages mettant en garde sur les dangers d’internet quant à la propagation éclair d’une rumeur et le caractère destructeur du harcèlement scolaire.

Le sujet est toutefois mal traité, l’histoire est mal construite, les personnages sont creux, la narration est pleine de maladresses et d’incohérences et l’écriture est lourde et familière. Dommage pour une intrigue qui ne commence pourtant pas trop mal, avec du suspense, une héroïne qui semble avoir rapidement conscience de l’emprise que son amie / harceleuse avait sur elle, et une nouvelle amie adjuvante (Chloé) au caractère fort prête à tout pour défendre Alice en ne tenant pas compte des insultes des autres élèves.

Sauf que l’histoire tourne rapidement en rond, Alice culpabilise et a peur d’en parler autour d’elle (normal) mais au bout de quinze redites on a compris. Les personnages ne sont absolument pas nuancés et n’opèrent aucune évolution du début à la fin du livre : Chloé est intéressante parce que décalée mais ne fait qu’insulter les élèves harceleurs et le prof insensible et pervers. Lena est la grande méchante sans aucune nuance, on aimerait en savoir un peu plus sur elle, ce qui la pousse réellement à en arriver là, pas juste lui voir plaquer les pires actes de malveillance acharnée envers Alice qui pourtant était son amie depuis des années. Même les méchants ont le droit d’être un minimum approfondis. Alice elle-même manque d’intensité, elle ne fait que répéter les mêmes phrases en interpellant lourdement le lecteur avec des questions lancées à son attention (environ 5 par page !). Les parents sont sans profondeur, dans un schéma classique et déplorable du père admirable, fort et posé avec la tête sur les épaules et la mère niaise qui agit sans réfléchir en proie aux émotions.

On comprend rapidement l’ampleur que prend le harcèlement mais pendant la majeure partie du roman l’histoire n’évolue pas, on oscille entre les questionnements internes et répétitifs de l’héroïne et les exemples redondants des insultes qu’elle reçoit. Puis d’un coup l’auteur fait surgir des évènements sortis de nulle part comme l’entrée en scène soudaine du fameux Pierre-Yves qui d’abord n’est évoqué que comme une vague connaissance puis devient petit à petit un ami profond qui pourtant n’est jamais évoqué en début de roman. En outre il semble que le suicide d’un ami l’année précédente devrait marquer plus que ça le personnage principal. Qui plus est l’écriture est désagréable : l’emploi de l’imparfait du subjonctif alourdit horriblement la lecture qui déjà n’est pas fluide et l’utilisation trop fréquente de l’argot se voulant adapté aux ados est inutile. Pas besoin d’être si familier pour que le discours soit entendu par les jeunes.

Enfin la morale finale est extrêmement négative. La conclusion abrupte laisse penser que 1) la victime aurait dû s’y prendre plus tôt pour en parler autour d’elle : dommage que sa grande culpabilité ne soit jamais démontée à la fin du livre pour plutôt axer la faute sur ceux qui harcèlent et insister sur le fait que le harcèlement est un délit grave et puni par la loi. 2) Sa vie est foutue parce qu’elle a tardé à en parler aux adultes et porter plainte, même un suivi psychologique n’y pourra rien, la rumeur se répand comme un cancer qui pris trop tard développe ses métastases de manière irréversible… Cela aurait peut-être été moins alarmiste pour un public jeune de montrer qu’on peut justement s’en sortir avec de l’aide, et surtout évidemment se reconstruire après ça. Bref je ne conseillerais pas ce roman à des ados, il y a bien d’autres titres pertinents pour parler du harcèlement scolaire et des réseaux sociaux sans avoir à conseiller un ouvrage si maladroit et mal construit.

Présentation par l'éditeur

Un baiser et tout s’emballe. Alice devient la cible de Lena… qui était sa meilleure amie. Les moqueries‚ les mensonges‚ les insultes pleuvent sur son téléphone. Elle ne peut rien contre la haine qui répand ses métastases sur les réseaux sociaux‚ partout dans sa vie. Tous ces inconnus semblent si bien la connaître et clament au monde combien elle est nulle. Elle ne contrôle plus sa vie. Quelle est

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