Sans orage ni nuage

Dans la maison de Pauline et Louis, il pleut sans relâche. Bientôt, l’eau détrempe les murs et s’accumule pour former une flaque au salon. Pourtant, à l’extérieur, le paysage tient davantage des chaudes plaines désertiques. D’où vient donc cette eau ? Cherchant en vain la source de la pluie, la famille s’armera de patience... et de parapluies.

Infiltrée dans le parquet, l’eau fait germer une première plante… qui devient un arbre, ses branches perçant les étages. Un jour, des enfants découvrent l’étrange végétation à travers une fenêtre de la maison. Le père les invite à entrer et le petit groupe grimpe sur l’étonnant arbre qui abrite désormais de petits animaux. Lorsque les branches transpercent le toit, la lumière, annonciatrice d’espoir, pénètre dans la maison, signant la fin de la pluie.

A l’image de cette pluie surnaturelle, Sans orage ni nuage est un petit conte intriguant. L’auteure n’apportant aucune clé de compréhension quant à l’origine des gouttes envahissantes, c’est au lecteur de tirer sa propre conclusion. Serait-ce une dépression davantage psychologique que météorologique que la famille traverse bon gré mal gré, reflétée non seulement dans la pluie, mais également dans la maison à la décoration design quelque peu stérile ?

Bien que les illustrations soient esthétiquement harmonieuses, le style graphique parfaitement aligné détonne avec la fantaisie de l’histoire. Même si la maison se pare de végétation, ouvrant symboliquement ses habitants à la vie, l’illustratif reste très sage et malheureusement un peu froid. C’est dommage.