Riquet à la loupe

Voici un album qui n’a rien a envié aux plus grands contes pour enfants ! On y retrouve tous les ingrédients incontournables : une tante maléfique, une bonne fée, une belle princesse – mais bête comme ses pieds – et un prince savant – mais bossu.
L’histoire que nous conte Jean-Pierre Kerloc’h, c’est celle de « Riquet à la Loupe » à ne pas confondre avec « Riquet à la houppe » !
« En l’an de grâce je ne sais plus trop combien, le roi Dagobert et la reine Pénicilline étaient en pleines épousailles ». Une terrible malédiction allait s’abattre sur le royaume. Tata Gafatapoire allait faire son entrée parmi une salle emplie de convives et s’apercevoir que le roi avait oublié de l’inviter. De rage, elle menaça le roi et la reine : « Imbéciles à couronne, vous m’avez oubliée, moi, la grande fée Gafatapoire. Je vais lancer une malédiction sur votre première-née. Votre fille sera bête comme ses pieds. »
Bien évidemment, le terrible sort se réalisa : Papillonne naquit étonnement belle, mais également étonnement bête. Et rien n’y changea, même les années et l’instruction. Et bien sûr, aucun prince ne voulut épouser la belle princesse. Sauf peut-être un jeune homme au cœur pur qui allait révéler à tous la beauté intérieure de la princesse en l’encourageant à se montrer sous un autre jour et à dévoiler l’intelligence qui sommeille en elle…
Si l’histoire est telle que nous venons de vous la conter, l’écriture en est cent fois plus savoureuse, car truffée d’humour et pleine de bons mots. Le langage y est coloré. C’est un régal pour l’oreille qui frémit à chaque envolée lyrique et s’amuse du vocabulaire employé, mélange exquis d’ancien français et d’expressions empruntées à aujourd’hui. Et lorsque l’illustration s’accorde, on ne peut rêver mieux. Delphine Jacquot que nous vous avions déjà fait découvrir précédemment sur Ricochet, possède un univers bien à elle. Chez L’Elan vert qui publie « Riquet à la loupe », on parle du monde fantasmagorique de l’auteur. Ses dessins regorgent de détails, de machines improbables, d’être surprenants, de décors somptueux et d’objets étranges sans jamais perdre de leur finesse et de leur grâce.