Prédateurs

Antoine Guillopé avait déjà offert, il y a quelques années, un bel album noir et blanc, sans texte, avec Loup noir. Il nous revient chez Thierry Magnier avec une technique identique d’une intensité sans doute égale. Entre nature et ville, entre nuit et ombre, on suivra ici la traversée bien périlleuse d’une petite souris. Mais dans la nature, les dangers sont partout : là une chouette qui observe du haut d’un immeuble, ici, un chat tapi dans l’ombre prêt à bondir. Antoine Guillopé pose ici les éléments d’un drame que l’on pourrait imaginer. Puis, vient l’action et tout s’ébranle. L’illustrateur multiplie alors les points de vue, donne à voir des images successives, suggère le mouvement avec des plumes au vent. Et le prédateur n’est peut-être pas celui auquel on pensait. Un album d’un esthétisme certain, aux images soignées. Avec justesse et parfois ironie, Antoine Guillopé nous enchante. Bravo.