Malala, pour le droit des filles à l'éducation

Malala vient au monde en 1997 dans une modeste maison en face de l'école que son père a créé à Mingora dans la vallée du Swat au Pakistan. Ses parents se réjouissent de sa naissance autant qu'ils se réjouiraient de celle d'un garçon, ce qui n'est pas évident dans ces régions. En grandissant Malala se retrouve confrontée à l'arrivée des talibans et de la terreur qu'ils font régner. Quand ils décrètent que les filles n'ont plus le droit d'aller à l'école, Malala se révolte. Elle a onze ans et le courage de demander à l'un d'eux sur un plateau de télévision de quel droit il se permet de la priver de son droit fondamental à l'éducation. Malala continue de s'engager, soutenue par son père, elle commence à rédiger son carnet de bord sur le site internet de la BBC. Elle est élue présidente de l'assemblée des enfants du Swat et son gouvernement lui décerne le Prix national de la jeunesse pour la paix. De plus en plus connue mais aussi exposée, elle se fait tirer dessus par des talibans décidés à la tuer dans un bus scolaire en 2012. Elle est transférée en Angleterre pour y être soignée et sauvée. Malgré ce drame, Malala retourne à l'école et surtout continue son combat pour le droit à l'éducation. Elle recevra à 17 ans le prix Nobel de la paix.

Comme toujours dans la collection ; grands portraits de chez Rue du Monde, le livre est bien documenté et présente les faits d'une façon sobre et efficace. Les illustrations très colorées donnent le relief nécessaire à l'histoire, et nuancent l'horreur en montrant des éléments positifs : les couleurs des foulards des femmes pachtounes, la beauté des paysages, les innombrables lettres de soutien que reçoit Malala. On voit bien sûr aussi les talibans en armes, les avions lâchant des bombes, les villages incendiés mais le traitement de ces éléments est fait de telle façon que l'attention du lecteur est portée sur l'espoir : tout le contraire de la couverture faite par les médias mais pas moins efficace pour autant. L'histoire de Malala est complétée par un cahier de photos, des données historiques, politiques et géographiques et par les « mots de Malala ».