Le petit rien d'Augustin

Augustin a perdu sa Zouzette. Mais lui, il n’y croit pas. Il ne croit pas qu’elle est partie, loin, dans un autre monde, ailleurs, pour toujours. Trop de promesses ont été faites. Augustin pense la rattrapper dans cet autre monde, ailleurs, loin. Au fil des pages pourtant, il doit bien constater l’absence. Colère, tristesse infinie, solitude, vide. Augustin questionne et apprend à vivre sans sa Zouzette. Un matin, au fond d’une poche, il trouve un petit rien qui lui rappelle sa Zouzette.

L’on suit les différents stades par lesquelles le personnage vit son deuil, du déni de la mort à son acceptation et à l’évocation du disparu. Le récit doit beaucoup aux illustrations de Clothilde Delacroix. Augustin, comme Auguste et quelques autres personnages de cette illustratrice, est polissé d’un trait clair et participe de la sobriété de cet univers si particulier. Le rose est dominant pour traiter d’un sujet grave, comme le rose de ce petit rien qu’Augustin a laissé trainer dans sa poche et qui lui rappelle l’être cher disparu. Dans chacune des pages traine un petit cœur qu’Augustin ne semble pas voir. J’ai craqué pour les humeurs d’Augustin, représentées sans affectation, et pour son cartable aux trésors, plein de petits mots, de menus objets et d’amour pour Zouzette.