L'attrape-lune

Un grand-père, un petit garçon. Le schéma est classique, propice aux douces confidences. Mais voilà : le vieil homme, coiffé d’un beau chapeau rouge, n’est pas du genre tranquille. Il aime l’aventure, la vadrouille, les belles légendes (et les sirènes nommées Denise). Son petit-fils écoute, et surtout croit. Après tout, les deux compères réussissent bien à se catapulter sur la lune pour faire fondre des bonbons sur un feu de camping ! Un beau jour, le grand-père fatigue… Il est temps de passer le relais : le petit-fils devenu jeune adulte s’empare du chapeau rouge et de ses promesses de voyages. Et bien sûr, il les raconte à son tour au creux de l’oreille de son aïeul !

Astuce : en dernière page, il est proposé au lecteur de réaliser en origami le chapeau rouge, symbole de transmission et de mémoire. L’histoire est belle, certes tendre mais drôle aussi avec ses inventions loufoques du grand-père. Aux yeux du garçonnet, cet être presque mythique a tout vécu, sait tout faire. La prise de conscience de la vieillesse par les deux parties vient tardivement, peut-être brusquement. Mais nous n’avons même pas le temps d’être tristes, car la relève est immédiatement assurée, prévue en fait dès la première page et une phrase que nous avions alors survolée : « Un jour, plus tard, dans longtemps, demain, il me […] donnera [le chapeau rouge] ». Avec des grands dessins aussi imaginatifs que les personnages et un petit chat blanc qui traverse les années, l’album sait dire avec élégance le temps qui passe et les générations.