La vengeance du chat assassin

La mère d’Ellie a décidé de s’initier à l’art. Après une peinture du chat Tuffy, rapidement déchiqueté par le portraitisé, elle se met à la poterie. C’est au tour du père d’Ellie d’inciter le félidé à faire tomber un des vases réalisés par son épouse. Indépendant, Tuffy se refuse à obéir, jusqu’au moment où le ticket de tombola gagnant d’une voiture s’égare dans ledit vase…
Les aventures de Tuffy continuent, pour le plus grand plaisir des jeunes lecteurs, surtout ceux maîtres d’un chat, qui y retrouveront bien l’esprit de contradiction des charmantes petites bêtes… Tuffy est le narrateur, et Anne Fine épouse toujours avec beaucoup de naturel son point de vue : les événements se déroulent entre les quatre murs de la maison, rythmés par des siestes et des repas, ponctués de menues bêtises. Mais s’il est bien animal de cette façon, notre héros est aussi d’une grande lucidité sur les intentions de ceux qui l’entourent (et même sur ses propres actions : « Un jeu stupide, me direz-vous. Peut-être. Mais ça m’amuse et ça fait passer le temps. », p. 52). L’humour naît donc souvent de l’ignorance des maîtres d’être observés et décryptés par leur chat – seule Ellie trouve grâce à ses yeux. Tuffy n’hésite pas à s’adresser au lecteur pour se moquer de ses maîtres, le mettant au même niveau que lui. Les illustrations très drôles de Véronique Deiss adoptent alors justement un aspect anthropomorphique (Tuffy marche debout). A huit ans aussi bien qu’à quatre-vingt, on rit constamment avec ce petit livre féroce : le chat assassin n’a pas fini de frapper.