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Date de publication
Age-cible

La Marmite du diable

Sélection des rédacteurs
Roman
à partir de 13 ans
10.90
euros

L'avis de Ricochet

Spéléologue lunatique et solitaire, le père de Nicolas meurt soudainement, dans l’opprobre de ses collègues et des scientifiques : on l’accuse d’avoir lui-même réalisé des peintures préhistoriques. Personne ne sachant où est la grotte incriminée, Nicolas se fait un devoir de la retrouver pour réhabiliter la mémoire de sa famille. Son enquête, sa lecture du journal de son père lui révèlent le sacrifice secret de ce dernier et peuvent expliquer son comportement si étrange. L’authenticité prouvée de la grotte et un premier amour avec la jolie et sérieuse Clotilde achèveront de redonner confiance en lui à Nicolas.

La Marmite du diable s’appuie sur le contexte bien précis de la spéléologie et de la recherche préhistorique, univers mystérieux et fascinants qui constituent une solide trame de fond (quoique l’auteur ne nous inonde pas de détails techniques), prétexte finalement à un beau roman de type « introspectif » centré sur le narrateur Nicolas. Adolescent solitaire et assez mal dans sa peau, il ne parvient pas à nouer des relations saines avec les autres. Tout se passe comme s’il devait suivre les traces de son père. Le temps du livre sera celui d’une « quête » de Nicolas pour se libérer du poids d’un secret de famille et enfin pouvoir s’épanouir. Olivier Silloray crée brillamment un héros à la psychologie étoffée, aux états d’âme et aux revirements d’humeur convaincants. Ses préoccupations sont celles d’un jeune homme ordinaire : études, amour et (difficiles) amitiés , positionnement dans la famille… Nicolas a une conscience aiguë de son comportement et de celui des autres (« [Ma mère] n’a pas eu la force de soutenir mon regard ironique. Elle est sortie ramasser les feuilles mortes sur la pelouse. Furieuse après moi sans doute. Décidément, je n’étais qu’une tête à claques. », p. 113). Autour de lui gravite une galerie de personnages, relativement en retrait, qui vont à leur façon l’aider à retrouver goût à la vie (on pense à l’oncle, figure paternelle présente, mais qui ne prononcera jamais un mot). Les phrases sont courtes et percutantes, les extraits du journal du père s’insèrent harmonieusement dans le récit du fils. Le rythme des événements et la révélation finale sont bien gérés ; les nombreuses coupures au fil du texte (beaucoup de « tout à coup », « tout a changé ») donnent peut-être un ton un peu sec mais évitent l’habituel suspense de fin de chapitre.
On appréciera la langue simple mais bien maîtrisée, le vocabulaire riche, de façon à dépasser l’effet débilitant « adulte qui écrit pour les ados ». Sombre, intrigant, La Marmite du diable est un premier roman fort abouti.

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