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Date de publication
Age-cible

La Forêt de l’oubli, tome 1 : Le Chemin de Maison-Haute

Sélection des rédacteurs
Bande dessinée
à partir de 12 ans
: 2070576132
15.00
euros

L'avis de Ricochet

Une maison, la neige. Une fillette qui rentre de l’école, son cartable sur le dos, pousse la barrière. Sur le sol gît un truc non identifié, une sorte de doudou, pense-t-elle. Elle le ramasse, le caresse et l’adopte. Aussitôt vient l’inquiétude : va-t-on l’autoriser à le garder ? Linda s’inquiète souvent car dans la maison, c’est le froid qui règne en maître depuis que ses parents sont partis et qu’un couple peu sympathique s’occupe de son frère Marc et d’elle. Aussi s’accroche-t-elle à ce doudou tout sale comme s’il allait la sauver. La nuit suivante, Linda est réveillée par une petite voix qui l’effraye et fait se lever toute la maisonnée. Quand le calme est revenu, le doudou parle à nouveau et entraîne Linda dans la cave tout d’abord puis dans une incroyable aventure au cœur d’un arbre-berceau puis dans un monde noir et hostile peuplé d’étranges créatures. Linda et son doudou se retrouvent finalement dans un château de conte de fée, Maison-Haute, peuplé de femmes qui veulent faire d’elle une princesse. Entre temps, le doudou, qui a retrouvé de l’énergie, reprend peu à peu sa forme initiale, ses pouvoirs étranges et son nom, Mingo.

On connaît Nadja, illustratrice et peintre de grand talent, auteure d’une centaine d’albums pour enfants où elle explore avec une belle palette très expressionniste les méandres de l’enfance.
Après Le Menteur, paru il y a deux ans chez Denoël graphic, puis Comment ça se fait, publié chez Cornélius, Nadja s’aventure une nouvelle fois dans les cases avec ce premier volume de la trilogie de La Forêt de l’oubli, récit initiatique et très onirique. On se prend d’emblée d’amitié pour la jeune héroïne, Linda, dont on sent la grande mélancolie et les failles qui l’habitent. Elle ne sait pas formuler les questions qui la hantent, provoquées par l’absence inexpliquée de ses parents, elle est inquiète, sans repères et ses yeux sont tristes.

Nadja signe là un très beau conte, graphiquement maîtrisé, où elle joue à merveille des ombres et de la lumière, qui entraîne les lecteurs dans un univers de château, de forêt, de monstres très mystérieux, parfois inquiétant, mais qui laisse le lecteur en plan à la cent douzième page avec beaucoup de questions sans réponses. C’est la loi de la trilogie, hélas. Alors patience !

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