La colombe de Kant

En 2016, l’atelier de création 3œil, formé par le duo d’illustrateurs Raphaële Enjary et Olivier Philipponneau, passionnés de gravures sur bois et d’expérimentations graphiques autour du livre, lance la maison d’édition du même nom. En 2020, la collection « Philonimo » – en format poche – portée par l’écrivaine Alice Brière-Haquet est créée et s’impose rapidement comme la collection phare de l’éditeur. Son ambition : mettre à la portée des plus petits et à travers des métaphores animalières, les concepts des plus grands philosophes.

Après le cygne de Popper, le canard de Wittgenstein et le chien de Diogène, le 8^e titre de la collection vient donc de sortir et nous propose cette fois de suivre la colombe de Kant dans ses réflexions aériennes. La colombe s’envole, vole et virevolte et finit par se demander si, sans le vent et sa résistance, elle ne pourrait être plus libre ? Mais sans le vent, le ciel est vide, et dans le vide, la colombe tombe. Avec des mots simples et poétiques, l’ouvrage aborde par la voix de Kant une vérité universelle : c’est précisément parce que nous sommes ancrés dans une réalité que nous pouvons laisser nos pensées s’envoler loin.

Rédigé pour être accessible aux plus jeunes, l’ouvrage invite aussi les plus âgés à développer une réflexion. Le graphisme est sobre et élégant, limité à trois couleurs – blanc, noir et saumon, et tout en courbes comme celles que l’oiseau dessine à travers le ciel. Les illustrations – jusque-là plutôt des gravures – sont confiées cette fois à Emilie Vast qui en peu de traits sait dire l’essentiel (publiée chez MeMo : La maison de l’ourse et tout ce qu’elle contient, 2020, Jusqu’en haut, 2019, Plantes vagabondes, 2018). Quant à la couverture, elle reprend le principe d’une découpe ronde ouvrant sur la colombe, principe commun à toute la collection.