Juste en fermant les yeux

La jeune narratrice est prête à tout pour éviter l'école tant elle perd facilement ses moyens, s'attirant alors des mauvaises notes. Mais la venue d'un auteur dans la classe va mettre en valeur ses capacités, et lui redonner confiance en elle.
L'empathie de Charlotte Moundlic pour ses petits personnages n'a pas de limites : scènes ultra-quotidiennes, justesse et fraîcheur des sentiments, petites et grandes questions de la vie qui tournent dans la tête, compréhension lointaine des adultes. Impossible de ne pas se sentir ému sinon concerné. Piqué de tendresse, le ton est avant tout sérieux : la narratrice est une jeune enfant, mais ce qu'elle ressent est considéré avec le plus grand respect. L'évolution de la situation typique du bon élève angoissé se fait insensiblement, par le biais d'un adulte qui se situe en-dehors du champ de l'éducation et de ses contraintes : une sorte de mini-thérapie par l'action, pourrait-on dire. Un petit roman minimaliste, délicat, qui suggère beaucoup en peu de pages et que l'on pourra ressortir à chaque rentrée scolaire...