Jours de collèges

Jours de collèges, ce sont cinq nouvelles se passant dans ce petit univers scolaire, concentration exacerbée de traits de personnalité et aussi de phénomènes sociaux.

Fausse Note raconte la façon dont un élève est poussé au suicide par un professeur de musique sadique, sans que personne ne réagisse.

Marque met en scène une classe qui se mobilise pour fabriquer des tee-shirts, en réaction aux vêtements de marque.

Foulard suit Claire. Par solidarité avec son amie Samira exclue pour avoir porté le voile en classe, et comme pour la faire revenir, elle se met elle-même un foulard.

Accident retrace le parcours d’un jeune élève de sixième écrasé par une voiture en fuyant des collégiens qui se moquaient une fois de plus de lui.

Correspondance montre, à travers l’alternance de lettres et de scènes de classe, l’amour secret – pas si bien caché – d’une élève pour son professeur de français.

Bernard Friot sait de quoi il parle : il a lui-même été professeur. Ses histoires ont des tonalités très différentes, du sordide à l’espoir en passant par le romanesque. Avec elles, on fait un tour plutôt complet des différentes facettes de la vie d’un collège (poussées dans leurs extrêmes toutefois : on compte deux morts…). Le narrateur est tantôt un autre élève témoin de ce qui s’est passé, tantôt une entité externe qui commente les faits. Mais ce n’est jamais le personnage principal, de façon à garder une distance frappante par rapport à des sujets qui dérangent. Petits reportages, témoignages chronologiques, il ne faudrait pas oublier de ces nouvelles qu’elles sont également des constructions littéraires habiles avec leur dose de mise en scène et une sensibilité aiguë, qui savent impressionner le lecteur juste ce qu’il faut. A proposer à des jeunes déjà au collège, pour ne pas effrayer les « petits sixièmes » ! Certains récits pourront donner lieu à des réflexions avec des adultes.