Aller au contenu principal

Rechercher un livre

Date de publication
Age-cible

Jan

Sélection des rédacteurs
Roman
à partir de 13 ans
: 9782364748460
14.50
euros

L'avis de Ricochet

Jan, c'est Janis : ça s'écrit comme un garçon (Jean), mais ça se prononce comme une fille (Jeanne). Le ton est donné, Jan est une inclassable. Son père adorait Janis Joplin, et l'homme se montre aussi cabossé, torturé que la chanteuse. Chômeur et alcoolique, ce père pourtant pas méchant est porté à bout de bras par sa femme, fatiguée. Un jour, cette dernière menace de divorcer. Il se reprend, elle s'adoucit. Mais la vie cahin-caha de la famille n'est pas faite pour durer, et Jan met un point d'honneur à protéger son petit frère Arthur des coups durs.

Un soir, alors que la mère est sortie pour se calmer d'une dispute, le père revient le visage ensanglanté, et s'évanouit. Paniquée, Jan appelle les pompiers. Elle ne se doute pas que c'est le début d'un long placement « provisoire », entre foyers qui sentent mauvais et familles d'accueil pas accueillantes. Heureusement, il y a Arthur, la raison de résister de Jan, et Antoine Doinel (celui des Quatre cents coups), le modèle de la toute jeune fille.

Résumé comme cela, le roman menace de tirer des larmes. C'est compter sans l'énergie têtue et le bagout inépuisable de la narratrice Jan. Le lecteur adore Janis dès les premières pages et les courts chapitres, avec ses mots réinventés, son phrasé qui s'entrechoque mais qui correspond divinement bien aux méandres de la pensée : « Je vais reprendre le poil de ma bête », etc. Cette façon souvent drôle de s'exprimer met à distance les événements, ou plutôt leur lance des coups de poing pour les faire taire : il faut avancer, semble nous signifier l'héroïne.

Âgée de seulement onze ans, Janis agit à la fois de manière très enfantine et en mère courage qui a tout vu. Grande sœur sincèrement aimante, elle s'occupe aussi d'Arthur pour se rassurer elle-même, se donner un rôle. D'ailleurs, elle ne supporte pas de voir son petit frère se faire des amis, prendre son envol… La famille, que d'aucuns qualifieraient de dysfonctionnelle, est le repère ultime de Janis, qui pourtant ne souhaite pas se marier ou avoir des enfants.

Avec le goût de l'expression directe et du qui pique, la jeune fille entame donc son adolescence en terrain difficile. Ce terrain, elle va le malaxer, le taper jusqu'à ce qu'il se plie plus ou moins à sa volonté, sur la route d'une fugue extrêmement bien organisée (avec Arthur et le copain Rachid). Malgré les dérapages et les sanglots qui la dépassent, on sent que Janis adulte ira loin, et qu'elle ne le devra qu'à elle. Et à Antoine Doinel.

Un magnifique roman aussi coriace et libre que son héroïne.

« C'était un sale recommandé d'accusé comme ma mère s'en redoutait. Un courrier de la Société du Général qui interdit bancaire à mon père, comme ça en trois lignes, c'est décidé qu'il n'a plus le droit de payer rien, tant qu'il n'a pas remboursé ses provisions de chèques. » (p. 35)

Présentation par l'éditeur

Elle se fait appeler Jan, pour Janis, son prénom qu’elle n’aime pas. Et gare à ceux qui osent se moquer d’elle. Son père, fier d’avoir une fille qui n’est pas «une gonzesse», raconte que le jour de sa naissance, déjà, elle avait ses deux petits poings serrés, l’air pas commode. Depuis, garçons ou filles, petits ou grands, pour peu qu'on la cherche, Janis ne se laisse pas faire. Sa mère est

Du même auteur

Au nom de Chris

Roman
à partir de 14 ans
Avis de lecture
Prix littéraire

Un mois à l'ouest

Roman
à partir de 14 ans
Sélection des rédacteurs
Avis de lecture