Etes-vous bien mes vrais parents ?

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Roman

à partir de 6 ans

Avril 2005

Votre avis sur ce livre

L'avis de Ricochet

"Etes-vous bien mes vrais parents ?", voilà une question bien angoissante que tout un chacun s'est posé un jour. Dans la cour de récréation, c'est la couleur des yeux qui est au centre des débats et Farid fait la démonstration, preuve par la couleur, qu'il est bien le fils de ses parents ! Il n'en faut pas plus pour que tout se bouscule dans la tête de Nicolas. Quand il en parle alors à ses parents le soir, son père lui répond qu'ils l'ont échangé à la naissance. Voilà ce qui n'aide pas vraiment ce petit anxieux ! En classe, le sujet revient sur la table quand Zoé annonce l'arrivée de son petit frère. Nicolas fond alors en larme et la maîtresse prend le temps alors de rappeler les grandes lois de l'hérédité. Sous forme de dialogue, un court roman pour aborder le thème de l'héritage et recevoir la réponse à la question...de la couleur des yeux !

L'avis des internautes

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Comment accepter que ce livre puisse être proposé à une classe entière (prix des embouquineurs, Orne)?
Mettez-vous à la place des enfants adoptés de six ans, fragilisés par le regard des autres sur leur couleur de peau, sur leur manque de ressemblance physique avec leurs parents, qui se retrouvent à devoir lire et discuter d'un titre affligeant qui alimente les préjugés les plus blessants et les plus odieux pour les enfants : leurs parents d'adoption ne sont pas de vrais parents. Ne pas leur ressembler est un drame. Oser dire d'un ami qu'il est adopté c'est dire quelque chose de scandaleux ("Qu'est-ce que c'est que ces bêtises?" p.24) qui la met dans une colère que les enfants ne lui ont jamais connue...

Hubert Ben Kemoun est un auteur à l'écriture virtuose. Les livres qu'il a publiés jusqu'ici sont de petits chefs-d'oeuvres. Mais cette fois, on bloque. Ce livre d'une violence extrême provoque un malaise immense. En voulant sanctuariser l'hérédité (Nico sauvé par la couleur des yeux de sa grand-mère), l'auteur apporte une réponse dévoyée à des questions qu'effectivement tout le monde se pose. N'aurait-il pas pensé un seul instant à ses lecteurs potentiels: à ces enfants qui ne ressemblent ni à leurs parents, ni à leurs grands-parents et qui, pourtant, ne sont pas de faux enfants ?