Le cri du hibou

Réédition - A Archembelle, Fabrice vit seul avec Mamé. C’est un petit garçon d’une dizaine d’années, qui est devenu bruyant et agressif depuis que ses parents se sont plus ou moins disputés et sont partis travailler chacun à un bout de la planète. Pour sauver un hibou, il n’hésite pas à mentir, sortir de nuit, grimper en haut du clocher de l’église, et… attraper une grave pneumonie qui le mène à l’hôpital. A cause de son comportement fuyant les jours précédents, on le croit alors complice d’un cambriolage à l’usine. Les parents reviennent très vite, se réconcilient autour de leur fils qu’ils avaient délaissé, et parviennent à faire sortir Fabrice de son coma léthargique en perçant le mystère du hibou.

Le Cri du hibou a été écrit en 1975, et toujours réédité depuis. C’est une histoire complètement atemporelle et basique, sur l’abandon et la nécessité de se sentir aimé durant l’enfance. Emouvante et simple, elle tourne autour d’un épisode unique, le hibou (symbole de la sagesse…) et ne s’embarrasse pas d’allusions et de messages à décrypter. Il est ainsi clairement expliqué, p. 116 que « […] il a cru que vous l’aviez abandonné, chacun de votre côté, que vous ne reviendrez plus… ».. Les personnages ne sont pas compliqués, les adultes ne veulent à peu près tous que le bien de Fabrice. De là vient sans aucun doute le succès mérité de l’ouvrage. Il faut y ajouter une très belle écriture limpide, fine dans la transcription en discours indirect libre des sentiments de Fabrice, poétique dans les descriptions de paysages. L’équilibre action-descriptions est parfait. Evidemment, le lecteur peut se demander si en 2005, un auteur écrirait encore de cette manière si rassurante, mais il appréciera toujours le temps d’un livre une enfance innocente, comme une nostalgie, sans tomber toutefois dans la niaiserie. La démonstration est exemplaire.