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Age-cible

Sillage, tome 8 : Nature humaine

Philippe Buchet
Jean-Didier Morvan
Bande dessinée
à partir de 11 ans
12.90
euros

L'avis de Ricochet

Nävis a du vague à l’âme : elle se souvient d’elle petite sur sa planète perdue ; elle se souvient de sa rencontre avec Sillage et Mackel-Loos, celui qui l’a accompagnée dans son adaptation et son évolution au cours de ces dernières années, qui l’a aidée, conseillée, rassurée, qui lui a permis de passer de l’état de sauvageonne à celui d’une jeune femme indépendante et respectée par tous. Or Mackel-Loos est mort et Nävis conduit la cérémonie d’adieu, entourée des êtres qui lui sont chers. Mais la pause et le recueillement sont de courte durée car Snivel, son robot et ami, a localisé un signal provenant d’une très lointaine planète, où pourraient se trouver des humains. Nâvis déjoue tous les systèmes de sécurité grâce à l’intervention discrète mais très efficace d’Atsukau, celui qui l’aime depuis longtemps et qui suit attentivement ses moindres faits et gestes et, accompagnée de Snivel et de Bobo, elle part à la rencontre d’humains, qu’elle cherche depuis longtemps. Son attente est très forte et elle espère rencontrer les plus beaux êtres de la création, intelligents, généreux, parfaits … Hélas, ce qui l’attend n’est pas le paradis, loin de là, mais c’est aussi en parvenant à surmonter ses désillusions que l’on grandit …
Ce huitième album marque un tournant dans l’histoire de Nävis. Il est de tonalité assez sombre puisque dans les vingt premières planches, on voit une Nävis silencieuse et renfermée, qui n’a plus envie d’aller de l’avant et s’abandonne à l’immense tristesse et à la solitude. C’est l’album où elle devient véritablement adulte et où, enfin, elle peut se confronter à ses semblables qui, hélas, ne sont pas forcément parmi les plus positifs des êtres qu’elle a déjà rencontrés.
Nävis est une héroïne extrêmement attachante, entourée de personnages secondaires qui ont aussi de l’épaisseur. Décors, vaisseaux, vêtements, objets, tout ce qui donne de la vraisemblance et de la cohérence au récit, tout cela est toujours soigné et inventif.

Sillage, mode d’emploi …

Sillage, c’est un space opera, né en 1998, de l’imagination très féconde de Jean-Didier Morvan (qui mène de front une bonne quinzaine de séries) et auquel Philippe Buchet donne corps de belle façon.
Valérian, la série imaginée par Pierre Christin, dessinée par Jean-Claude Mézière et mise en couleurs par Evelyne Tranlé, a été, dans ce domaine de la science-fiction, la série culte des années 80, avec un duo d’agents spatio-temporels, Valérian et Laureline, sa compagne, qui a pris d’ailleurs, au fur et à mesure des albums, de plus en plus d’importance et de densité. Sillage est LA série culte de ce début de siècle et les auteurs prévoient de la développer sur au moins une vingtaine d’albums !

Sillage est un gigantesque convoi de vaisseaux spatiaux qui parcourt l’espace. Les planètes rencontrées sont sondées, analysées, étudiées et l’assemblée des représentants de tous les peuples du convoi décide si la planète est jugée digne d’intérêt, si ses habitants sont prêts aux rencontres du 3ème type et s’ils peuvent intégrer Sillage. Sillage est donc une tour de Babel galactique où se côtoient, dans une tolérance relative, toutes sortes de peuples et d’individus : humanoïdes ou non, dotés de bras ou de tentacules, usant de différents modes de locomotion, de toutes les couleurs et textures imaginables.

Les luttes d’influence et les factions existent bien sûr car tout le monde n’est ni beau ni gentil ! La corruption et les petits arrangements privés aussi et l’on dit même que certains hauts dignitaires pratiqueraient le trafic de planètes !
Dans ce convoi haut en couleurs, existe un être unique, seul représentant de son espèce, seul être humain parmi des milliards d’individus : Nävis.

On fait sa connaissance dans le premier volume : A feu et à sang. Nävis est une enfant sauvage, élevée par un robot nurse, qui vit en harmonie avec son environnement sur une planète non répertoriée, à la faune et à la flore exubérantes.
Sa compagne de jeu et amie, c’est Houyo, une tigrours. Jusqu’au jour où surgit un vaisseau de Sillage et où Nävis est capturée après une longue course poursuite, et emmenée sur Sillage.

Elle en deviendra une citoyenne, au statut particulier du fait de son caractère unique, et, en tant qu’agent spécial, sera envoyée en missions, souvent périlleuses. Elle a peu d’amis mais ils seraient prêts à mourir pour elle : Bobo, qu’elle a délivré de l’esclavage et auquel elle a appris à penser, son robot Snivel et son mentor, Mackel-Loos.
Nävis a bien des talents et elle est capable de capter les pensées des autres, elle pratique les sports de combat, a d’étranges bandes blanches sur le corps et le nez, possède de forts beaux yeux verts, une garde-robe impressionnante et des coiffures invraisemblables, un sens de l’amitié à toute épreuve, un caractère impétueux, un doudou en peluche tigrours et un juron favori, Poukram. Elle est capable de partir toute seule dans le quartier de haute sécurité d’une prison peuplée des pires criminels de la galaxie pour délivrer un ami.

Mais elle a aussi ses points faibles et des questions qui la taraudent : qui est-elle ? Qui sont les siens ? Y a-t-il quelque part d’autres humains ?

On la voit évoluer au fil des albums, grandir, mûrir en accumulant les expériences, tout en ne perdant jamais sa fougue.



Sillage est donc une saga de science-fiction qui a déjà acquis un très large lectorat. On peut lire les albums pour le divertissement, car les scènes d’actions y sont nombreuses : combats, poursuites, affrontements spatiaux. On y rencontre toutes sortes d’êtres bizarres, exotiques, inattendus dans des décors fouillés. Philippe Buchet se régale et excelle dans cet univers si riche graphiquement.

Nävis, l’héroïne, a bien des atouts et elle s’avère très attachante. De la gamine capricieuse et incontrôlable du début, elle devient peu à peu une jeune femme passionnante qui dissimule autant qu’elle le peut ses fêlures.
Mais on peut trouver aussi dans Sillage, comme dans tout bon roman de SF, une réflexion sur la place de l’individu au sein de la société, sur les luttes de pouvoirs qui peuvent gangrener ou paralyser la dite société, sur l’asservissement, la tyrannie, la place des femmes, la manière dont on traite le problème de l’emprisonnement …



Chaque album constitue une aventure à part entière, une mission de Nâvis. Mais il est tout de même préférable de les lire dans l’ordre pour suivre l’évolution de l’héroïne.

Tome 1 : A feu et à sang, 1998

Tome 2 : Collection privée

Tome 3 : Engrenages

Tome 4 : Le signe des démons

Tome 5

Tome 6 : Artifices

Tome 7 : Q.H.I.



Il existe aussi deux séries satellites : Nävis, qui compte deux tomes pour l’instant et qui raconte l’enfance de l’héroïne ; Chroniques de Sillage, dont les trois volumes parus s’attachent à raconter l’histoire de certains peuples croisés par Sillage.

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Avis de lecture