Serial qui leurre

Les parents de Clovis tiennent un camping au bord de la mer. La saison d’été s’annonce prometteuse, mais une vague de meurtres la stoppe net. Les victimes sont retrouvées dans des lieux en rapport avec l’eau, entortillées dans du fil de fer. La police enquête. Peu à peu, et stimulé par les catastrophes qui s’enchaînent (inclus une inondation du camping), Clovis aidé de Jodie et Pierrot remonte la piste : le coupable s’avère être le grand frère de son copain Pierrot, mentalement perturbé depuis un accident de voilier.

Une intrigue unique dans un lieu clos, des héros collégiens, des adultes pas forcément stupides, mais absents : les ingrédients classiques du roman policier pour la jeunesse sont là. Les meurtres à la pelle sont plus originaux… L’auteur n’y met pas trop de sentiments ! Le narrateur Clovis, jeune pré-adolescent bien dans ses baskets, nous raconte avec distance et un langage un peu ironique son enquête. Il s’inspire des policiers d’une série télévisée « Washington S.T. », cherche à cerner la psychologie du meurtrier (« […] le tueur s’adresse […] à celui qui pourrait réagir à ce qu’il fait. », p. 91)… et ne se démonte jamais – c’est d’ailleurs un peu choquant à la longue. Malgré des indices disséminés au fil des pages, le coupable ne se démarque pas, et pour cause : il sort comme un lapin d’un chapeau dans les dernières pages.
Dès lors, on se consolera avec une deuxième énigme : pourquoi a-t-il tué ? La réponse ne tardera pas. Dès lors, Clovis pourra retourner à la préoccupation principale des jeunes gens de son âge, à savoir les filles, oubliant son amitié défunte avec Pierrot.