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Date de publication
Age-cible

Sale temps pour vivre

Sélection des rédacteurs
Nouvelles
à partir de 15 ans
: 2895403643
10.00
euros

L'avis de Ricochet

Didou voulait juste essayer de couper les cornes d’un escargot. Surpris par son père, il compte les minutes qui le séparent de sa punition par les coups. L’univers de Lala, c’est la douche, les toilettes et le lavabo. Les insultes de son frère, le jet sur le balcon en hiver, passent encore, mais le pire, c’est encore les coups de mémé… Lucie avait réussi à sauver Billy de la noyade. Caché dans la vieille voiture dans laquelle on a retrouvé sa mère, personne ne connaissait son secret. Mais quand pépé a dit « montre-moi ta petite chatte », Lucie sut qu’il avait tout compris.

Ce recueil de 11 nouvelles évoque l’enfance maltraitée par les coups, l’indifférence, le viol, l’absence. Si chaque texte est le théâtre de cruautés, d’injustices, de situations terriblement sordides, l’ensemble résonne comme un cri de révolte, la voix de ces enfants meurtris.
La noirceur des nouvelles prend violement le lecteur à témoin, lui donnant à voir des scènes terribles : un père qui tue son enfant, un grand-père qui se touche en regardant sa petite-fille se laver, une mère qui enchaîne les verres devant sa fille etc. Un avertissement à côté de la page de titre prévient le lecteur et conseille « la supervision des parents ». En effet, il faut une sacrée dose de maturité pour prendre le recul nécessaire, et ne pas rester englué dans ces récits terribles.
L’écriture elle-même est froide et tranchante, elle accentue le malaise. Pourtant, quand on considère le recueil dans son ensemble, c’est cette écriture qui offre une voix aux enfants. Bien sûr, ce sont des mots terribles, mais mieux vaut ceux-ci que pas de mots du tout.
La genre de la nouvelle permet de suivre ces parcours individuels, ces voix qui s’expriment et se font écho dans un recueil chorale.
Terriblement violent, bouleversant et salutaire.

L'avis des internautes

Les avis exprimés ci-dessous n'engagent que leurs auteurs
le 06/26/2008 09:00

Le commentaire de "Sale temps pour vivre" suffit à me faire réagir : est-il possible d'être si aveugle qu'on pense construire les enfants à partir de l'horreur, de la réalité crue d'un monde d'adulte pervers, qu'ils ne sont ni prêts ni faits pour le rencontrer.
C'est grave pour ceux qui subissent, mais c'est grave aussi pour ceux qui, s'ils n'ont pas connu, sont quand même mis en contact avec le mal par cegenre de littérature, ou des films, ou jeux, etc...

Toute intrusion du mal dans une vie est un problème... et les premières pages de la Genèse sont encore là pour nous dire les effets dévastateurs. Ce n'est donc pas aux enfants à "se préparer" à ça, comme une telle lecture pourrait vouloir y conduire, mais aux parents à se préparer à savoir dire. Et mieux qu'avant l'apparition d'un cas, à savoir parler du mal par une instruction délicate, proportionnée, sur notre nature humaine charnelle et ce qui peut en résulter.
Si on ne dit pas même à un adulte malade qu'il a un cancer avant qu'il ne soit prêt à entendre ou qu'il ne le demande, à combien plus forte raison ne devrions-nous pas faire ainsi avec des ENFANTS ?...
Ce n'est pas parce que l'immoralité se répand comme une peste, qu'il faut en contaminer nos enfants en croyant qu'ainsi on les vaccine !...
Qu'il y aurait à dire ! Mais veut-on entendre? Ou pensons-nous déjà sans retour que les lois de la psychologie athée sont les seules bonnes?...

C. Trouiller

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