Pépites

Bella Rossa, plantureuse jeune femme rousse, s’occupe de sa petite ferme et de son père handicapé depuis que sa mère les a quittés. Elle en a plus qu’assez de la vie étriquée qu’elle mène. Profitant de la Guerre de Sécession, elle fuit vers l’Ouest, avec son père et un chariot rempli de casseroles à vendre. Elle tombe amoureuse d’un soldat polonais amputé d’un bras, qui les rejoint dans leur périple. Les innombrables aventures de Jaroslaw lui inspirent l’idée révolutionnaire de la fermeture éclair : elle fait fortune. Malheureusement, des industriels peu scrupuleux la dépouillent. Retrouvant sa mère en même temps que son père décède, Bella Rossa comprend que la plus belle pépite, c’est celle de l’amour.

Un des meilleurs romans de la rentrée littéraire jeunesse ! Anne-Laure Bondoux sait à merveille camper des personnages insolites, hauts en couleurs et à la personnalité affirmée, mais toujours attendrissants. Les héros sont des adultes à la vie difficile, mais qu’importe, le lecteur sait s’approprier les soucis de Bella Rossa. Il faut dire qu’optimisme, volonté et ténacité dominent dans ce roman où la vie prend sans cesse le dessus. Les inconséquences de chacun sont pardonnées par les autres, car personne n’est parfait. L’écriture d’Anne-Laure Bondoux est dynamique et chaleureuse, les épisodes se succèdent sans temps mort mais avec suffisamment de pauses pour laisser les sentiments s’exprimer : le père bourru finalement pétri d’amour pour sa fille, Jaroslaw inconstant mais profondément amoureux de sa belle, la mère devenue religieuse comme pour racheter une faute… Avoir placé le roman à l’époque de la conquête de l’Ouest américain – fort bien mis en scène - apparaît comme une métaphore de la conquête de sa vie par Bella Rossa. Pépites, plus profond qu’il n’en a l’air comme les sont souvent les livres de cette auteure, mérite sans hésitation votre lecture !