« Je n’ai ni maître ni château. Je resterai toujours celui que l’on surnomme Méphisto ». Bernard Villiot fait raconter à un svelte chat noir son histoire, celle d’un chat des rues qui, las de se faire houspiller par les hommes, s’enfuit à la campagne. Mais l’hiver venu, Méphisto revient en ville où les habitants le supplient de chasser à nouveau les souris.

Le beau texte en rimes, allitérations et assonances se déroule d’une typographie noir épais sur fond blanc, tandis que les illustrations d’Antoine Guilloppé, fidèles à son style inégalé, développent des silhouettes tout en… félinité. Un brin d’humour aussi, avec les cabrioles de Méphisto ou les rondeurs des chats domestiques. Ode à la liberté, rappel du pacte ancestral entre l’homme et l’animal, superstition à la vie dure, l’album est un peu tout cela à la fois et se savoure à voix haute. Joli !

Sophie Pilaire

Présentation par l'éditeur

Fut un temps, je ne sortais que la nuit,
À l’heure où les parents couchent leurs petits.
On m’évitait pour conjurer le mauvais sort.
Je portais, paraît-il, la poisse, la guigne et je ne sais quoi encore.
Personne ne voulait croiser mon chemin,
Car sous ma robe se cachait, disait-on, le diable, le Malin.
J’étais un chat maudit, un maudit chat tout noir,
Noir comme la nuit, noir comme la suie, noir comme l’ennui.
Alors on m’affubla du triste nom de Méphisto.