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Date de publication
Age-cible

L’ombre d’Adrien

Roman
à partir de 13 ans
: 2748506154
10.00
euros

L'avis de Ricochet

«Sa vie a volé en éclats comme une vitrine qui cède sous l’impact d’un pavé balancé par des manifestants en colère ; quelques secondes ont suffi. » Jérémie est à l’hôpital, puis au commissariat, on lui parle de falaise, de drame. Il venait de rejoindre ses copains de vacances, comme chaque été depuis toujours, au camping des Hortensias. Cette année, il était fier d’y arriver au volant de sa voiture. Il se souvient d’être parti faire de l’escalade avec Adrien et son père. Puis plus rien, le trou noir. Adrien est mort. Jérémie est le seul témoin, tous le pressent, pleins de tristesse, d’expliquer ce qui s’est passé. Mais Adrien se s’en souvient pas. Ecrasé sous les regards, il décide de rentrer dans le nord. Sur la route, les souvenirs reviennent. Il retourne sur les lieux et constate qu’il ne peut s’agir que d’un suicide. Bouleversé de n’avoir rien vu ni rien empêché, et furieux de n’avoir connu Adrien que quelques semaines par an, il se rend à Besançon. C’est là qu’Adrien et sa mère avaient emménagé quelques mois plus tôt. Là-bas, il tentera de comprendre et d’accepter le geste de son copain, avec l’aide de l’amitié et de la poésie urbaine.
Peu de romans pour adolescents abordent le thème de suicide avec autant de justesse. L’acharnement d’Adrien à tenter de mettre fin à ses jours est simplement dit, sans jugement ni explication. La douleur des proches est aussi très bien exprimée : la colère, l’incompréhension, la perte de tous les repères. Jérémie se demande pourquoi il est encore vivant, puisque Adrien est mort. Il erre physiquement dans les lieux comme métaphysiquement dans son identité et sa raison d’exister.
La première partie de ce roman est très réussie, très juste. L’écriture sensible de l’auteur touche sans appuyer.
Cependant, j’ai trouvé la seconde partie un peu artificielle. Tout d’abord, Jérémie rencontre Illian, le demi-frère d’Adrien. Libanais né dans la poussière de la guerre, il a su rebondir et trouver sa voie dans le slam. Sa verve s’exerce pour tout et rien, insufflant de la poésie au quotidien. Il est d’autre part kiné en réanimation néo-natale. Ce personnage est généreux, beau, intelligent, artiste. Dans ce récit qui montre bien les failles de chacun, Illian fait l’effet d’un ange pas très réaliste.
D’autre part, le slam ne s’intègre pas vraiment au récit. Des textes de slam parsèment le roman, mais ils sont écrits pour être récités, entendus et non lus. Il aurait presque fallu un cd accompagnant le livre pour profiter pleinement la poésie de ces textes.
Un bon roman, cependant assez inégal, de Cathy Ytak, auteur des Murs Bleus et du formidable cimetière d’Arhus.

L'avis des internautes

Les avis exprimés ci-dessous n'engagent que leurs auteurs
le 11/29/2007 10:49

J'ai vraiment aimé ce livre simple et beau sur un sujet aussi grave. Le côté "ange sauveur" du grand frère ne m'a pas gêné car on est dans un roman et on a le droit de croire aux belles rencontres!Et le slam, quant à lui, a résonné dans ma tête. Mais ce que j'ai surtout aimé, c'est l'humanité et l'optimisme qui ressort de ce livre.

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