Les Messagers du grand mammouth

En vacances en Dordogne, un jeune garçon et son copain Nikko sont transportés dans le temps vers la Préhistoire. Une tribu les découvre, le sorcier leur explique qu’il a demandé au Grand Mammouth, leur « dieu », un signe de sa présence. Le chef inquiet décide de les chasser vers le territoire de supposés anthropophages. Heureusement, la fille du chef les suit et les aide à survivre. Les cannibales sont en fait inoffensifs, et nos jeunes héros parviennent à réconcilier les deux clans et à leur faire se partager leurs découvertes, dont celle capitale de l’aiguille.

Marcel Marsal connaît visiblement bien la Dordogne préhistorique et on navigue sans peine dans un univers crédible, à travers les yeux de son jeune narrateur. Un humour discret se crée par les effets de décalage (voir l’aiguille, si évidente pour nous) ; l’idée d’un cannibalisme rend le récit captivant, de même que l’attente d’un mammouth (c’est le titre, après tout !). Les personnages sont bien campés, l’auteur prend le temps d’explorer leurs relations, leurs motivations. Certes, on s’étonnera peut-être de la facilité avec laquelle le narrateur et son ami acceptent leur situation et s’insèrent dans l’époque. D’une écriture très correcte, l’histoire se tient cependant sans difficultés. Dans le même temps, un aspect pédagogique n’est jamais oublié, une petite séquence explicative, sans alourdir jamais l’action, suit chaque épisode (les cannibales s’avèrent ainsi être en réalité d’une piété très avancée). Les Messagers du grand mammouth constitue une petite promenade temporelle ludique et instructive, qui diffère sans faiblesse des habituels romans où le lecteur est « plongé » dans l’époque.