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Date de publication
Age-cible

Les Fausses Innocences

Sélection des rédacteurs
Armel Job
Roman
à partir de 13 ans

L'avis de Ricochet

Réédition - Le docteur Stembert est mort d’un accident de voiture à l’étranger, affirme sa femme au bourgmestre du village, Roger Müller. Mais ce dernier a lui-même convaincu le docteur de ne pas quitter sa femme, la veille au soir… Mathilda Stembert a visiblement tué son mari, mais Roger Müller, amoureux d’elle, va la protéger en produisant de faux certificats. Seulement voilà, l’époux n’est jamais mort et veut revenir ! La mère de Roger, qui adore Mathilda, entre alors en scène…

On connaissait Armel Job en chantre d’une vie rurale belge savoureuse, on le découvre en auteur virtuose de roman noir psychologique. A travers le narrateur Roger Müller se dessine un village étouffé par le qu’en dira-t-on, endormi dans ses habitudes et bouleversé par tout changement. Les petites et grandes mesquineries des habitants, du curé au secrétaire de mairie en passant par l’employé communal, sont disséquées avec une ironie mordante (voir l’épisode de la plaque de marbre en l’honneur du docteur et l’action du BROL, « Belgarum Redemptio Optione Latinitatis, le salut de la Belgique par l’adoption du latin, un groupuscule qui a trouvé la solution miracle à la question linguistique », p. 78). Et c’est finalement Wanda, la prostituée réprouvée au cœur débordant, qui détient la plus belle âme. La parole du bourgmestre alterne avec celle de Mathilda, épouse sans enfants soumise longtemps, résolue aujourd’hui à profiter de sa vie seule. Les interventions de cette femme entre-deux-âges sont celles de la rage déboussolée, des regrets ressassés : une façon détournée de comprendre que ses paroles dépasseront toujours ses actes… Quant à la mère de Roger, vieillarde acariâtre d’abord personnage secondaire, elle se révèle brusquement au cœur de l’action, effrayant son fils par sa force de caractère. C’est elle le nœud central, la dépositaire des secrets de famille. Le lecteur aura bien senti quelques indices subtilement posés, mais aura suivi aveuglément une première histoire déjà captivante. Pourtant, il aurait pu s’en douter : avec Armel Job, tous les actes présents ont leurs origines dans le passé… La langue est de grande qualité, vivante, érudite (Roger Müller lit, peu certes, mais intensément). Un petit chef-d’œuvre.

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