Le tigre et le pissenlit

« Il était une fois un tigre qui avait vilain caractère ». Ainsi commence cette histoire écrite et dessinée par la talentueuse Coréenne Gee-eun Lee (primée dans son pays natal ainsi qu’à la foire de Bologne). En fait, ledit tigre est davantage taquin que méchant : il cherche juste à attirer l’attention. Plutôt maladroitement. Jusqu’au jour où un pissenlit à gros sourcils pousse au bout de sa queue. Pissenlit devient la conscience de tigre et oblige ce dernier à faire de bonnes actions. Les animaux de la forêt apprécient et finissent par se lier d’amitié avec cette drôle de boule de poils à rayures…

Le récit ne se clôt pas sur ce happy end un peu convenu. Heureusement. Désormais inséparable, notre tandem mi-animal mi-végétal traverse les saisons avec joie et insouciance. Le temps passe et pissenlit vieillit, puis meurt dans un souffle de tigre qui envoie ses akènes voltiger dans le ciel étoilé. Sa tristesse, notre héros – autrefois acariâtre et solitaire – la partage avec tous ses amis. Le poids du deuil en est d’autant moins pesant.

Enjouée, poétique et loufoque, cette ode à l’amitié nous rappelle la fragilité de l’existence et l’importance de vivre ici et maintenant avec le cœur et les bras grands ouverts. Une réussite.