Le Sommet des dieux

Attention chef d'œuvre que cette histoire en noir et blanc développée en cinq volumes. Le premier héros est un photographe, Fukamachi, venu au Népal pour photographier des alpinistes japonais dans une ascension. Dans une petite boutique de Katmandou, il déniche un vieil appareil photo qui aurait appartenu au célèbre alpiniste George Mallory, disparu mystérieusement au cours d’une expédition dans l’Himalaya au début du Xxème siècle. Fukamachi tente de remonter la piste pour en savoir plus sur Mallory, et une fois rentré au Japon, ses investigations le mènent jusqu’à Habu Jôji, un autre grand alpiniste japonais, personnage mystérieux aussi, très solitaire et animé d’une détermination farouche. Les personnes qu'il rencontre au cours de son enquête lui racontent ce qu'elles savent de ce jeune homme étrange mais terriblement doué pour la montagne, mal intégré dans le milieu de l'alpinisme japonais. Il semble que Habu Jôji ait voué sa vie à la montagne et ait décidé de vaincre tous les sommets de la planète, y compris ceux réputés imprenables. Il semble aussi qu'il était prêt à tout pour parvenir à ses fins, qu'il acceptait mal des coéquipiers et que la montagne l'ait en quelque sorte dévoré et mis hors du monde …

Même si l'on n'est pas particulièrement attiré ou intéressé par les histoires de montagne et d'alpinisme, on est happé par le livre dès qu'on l'ouvre et l'on est condamné à en tourner les pages magnifiques. Cette histoire nous entraîne très loin, au cœur de l'Himalaya et au cœur des hommes. En traquant ce personnage hors normes, le héros photographe traque ce qui fait qu'un homme, quel qu'il soit, soit amené ainsi à se dépasser, conduit par sa passion et sa fierté. Une histoire somme toute universelle. Taniguchi, une fois de plus, met son trait clair et net au service d’une histoire passionnante et ses paysages de montagne sont empreints de grandeur et d’une belle émotion.

Sens de lecture japonais.