Aller au contenu principal
Espace publicitaire
Fermer

Rechercher un livre

Date de publication
Age-cible

Le Pôle-Express

Ellen Weiss
Roman
à partir de 8 ans
9.00
euros

L'avis de Ricochet

Amérique, un hiver des années 1950. Petit Héros doute de l’existence du Père Noël… La nuit du 24 décembre, un train, le « Pôle-Express » vient le chercher et l’emmène, lui et d’autres enfants (dont la timide Petite Héroïne, le pontifiant Je-sais-tout et le pauvre Billy) au Pôle Nord, maison du Père Noël. Le voyage n’est pas de tout repos (tempête de neige, verglas sur les rails, perte de billet qu’il va récupérer sur le toit du train) mais Petit Héros mérite bien son nom…

Une fois au Pôle Nord, il est très gêné : il est le seul enfant à ne pas entendre les clochettes des rennes du Père Noël. Et puis, Petit Héros voit le Père Noël, donc croit en lui, donc… « Ting… a-ling ! […] C’était merveilleux. C’était fabuleux. C’était le plus beau son de l’univers » (p. 139) ! Le bonhomme au manteau rouge en personne lui offre alors une de ces clochettes en argent, qu’il ramène chez lui, perd au fond de sa poche trouée, et finit par retrouver le lendemain sous le sapin familial. Happy end.

Attention. Nous sommes en présence d’une novellisation du scénario du film Le Pôle-Express de Robert Zemeckis (qui inonde les écrans en ce Noël 2004), scénario lui-même tiré de l’album de Chris Van Allsburg Boréal-Express, paru à l’Ecole des Loisirs en 1986. Le tout traduit en français par Agnès Desarthe, valeur actuelle sûre. Autant dire que nous avons dans les mains un joli produit commercial bien ficelé (la couverture est l’affiche-même du film, un bandeau « Tom Hanks » en haut). Ellen Weiss n’en est d’ailleurs pas à son coup d’essai, puisqu’elle a déjà novellisé, comme on dit, le scénario de Shrek chez Pocket et celui de Chicken Run chez Mango.

J’ai relu Boréal-Express, un beau succès en son temps, et fort mérité. Des illustrations douces, une histoire inventive sur le sujet rebattu de Noël. De l’album se dégage l’impression délicieuse d’un temps suspendu, d’une période de trêve, d’enfance. Moment de bonheur…

Et puis j’ai lu Le Pôle-Express et j’ai été prise dans un tourbillon d’aventures périlleuses de 163 pages : escalade sur le toit du train, wagon emballé sur des rails verglacés, quasi-étouffement dans un énorme sac à cadeaux… Bons sentiments à tout-va et conformisme dominent : émancipation de la petite fille timide, garçon miséreux complexé qui se fait des amis riches, prétentieux au caquet rebattu… Et pourquoi ces noms ridicules ? Quelques bonnes trouvailles, telle celle des billets dorés poinçonnés de manière à former des mots définissant les enfants, mais c’est bien tout.

Certes, il ne faut pas oublier les contraintes de l’écran : les images ont besoin d’actions, et cet ouvrage est après tout tiré d’un scénario cinématographique. J’avoue, je n’ai pas vu le film. Peut-être aurais-je été moins déçue de retrouver les aventures de Petit Héros ? Hum…