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Date de publication
Age-cible

Le Cœur de l’autre

Sélection des rédacteurs
Roman
à partir de 11 ans
: 2841567648
10.00
euros

L'avis de Ricochet

Quatre ans après la greffe du cœur de son père, Héloïse a plus ou moins accepté les changements, et profite de sa nouvelle petite sœur. Mais sa grand-mère va mal, atteinte de la maladie d’Alzheimer. Et puis, elle se trouve seule face aux attentes de la petite amie du donneur de cœur de son père, qui les a retrouvés… Sans compter le beau Zébulon-Sacha qu’elle aimerait bien mieux connaître.

Héloïse est adolescente désormais, et son univers est plus compliqué que dans L’Autre Cœur. Elle est capable de porter un jugement sur ses parents : les ruses de la mère pour maintenir la famille à flot lui sont aussi transparentes que les faiblesses physique et psychologique du père. Elle peut mentir sans rougir, au moins par omission, et tenir ainsi tête à sa mère. Elle est encore amoureuse d’un garçon, et, en parfaite apprentie romantique, s’imagine qu’il ne la regardera jamais, invente des scénarios... Curieusement, l’histoire du cœur greffé et celle de son amour à venir avec Zébulon vont s’entremêler via un carnet intime (celui de la femme du donneur décédé) rempli de poésies. Ce journal va amener notre héroïne à progresser dans la connaissance de ses sentiments (« Drôle comme ces mots-là, ces mots d’Anna, qui viennent du dehors, m’ouvrent le cœur en dedans. », p. 112), et par là, à oser les exprimer à Zébulon. Joli symbole d’un passage, le carnet donne lieu à une construction narrative diversifiée, faite d’allers-retours entre la parole d’Anna, les textes universels de grands poètes et le vécu d’Héloïse. Enfin, loin d’être anecdotique, la maladie de la grand-mère est un douloureux et beau contrepoint sur l’amour au moment de la vieillesse, et ramène l’ouvrage à sa question principale : quand on aime, jusqu’où se « sacrifie »-t-on ? (Et d’ailleurs, peut-on parler de sacrifice ?) Dans Le Cœur de l’autre, Irène Cohen-Janca change ainsi subtilement de ton. Elle s’adapte aux émotions de sa narratrice, plus âgée, en passe de se transformer comme le Gregor Samsa de La Métamorphose qu’elle évoque. Moins ramassé d’un point de vue dramatique mais à la portée plus ample que son précédent, le roman excelle à peindre le portrait d’une jeune fille fragile et forte à la fois, quasi-réelle.

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