La dernière touche

Ce samedi-là, Maximilien devait participer au championnat d’escrime accompagné de son coach, Benoît. Tous deux visaient la meilleure place, celle de champion. Mais ce samedi-là sera un peu différent car Maximilien a décidé la veille de mettre un terme à de longues années d’abus. Il se présente seul sur la piste et, tout en s’apprêtant à combattre, nous relate son histoire : l’engrenage dans lequel l’ont amené son amour de l’escrime, son ambition et son admiration pour son entraîneur. Sa récente rencontre avec Louise a provoqué le déclic et lui a donné la force de s’affirmer.

Proposé comme un long monologue, ce court récit ne manquera pas de toucher le cœur du lecteur. Chaque chapitre débute par « Ce samedi ». Le narrateur s’adresse directement à son bourreau ce qui amène beaucoup de force au texte. L’écriture est serrée, précipitée, on sent l’urgence du témoignage, la rage contenue et la détermination du héros à mettre un terme à la situation.

En proposant le témoignage d’un jeune garçon victime de viols de la part de son entraîneur, l’auteur a sans doute en arrière-pensée la volonté de s’adresser à tous les jeunes – sportifs ou non – pour les avertir ou, si besoin, leur donner le courage de parler et dénoncer. L’emprise dont est victime le jeune garçon est restituée avec justesse et réalisme.

En début d’ouvrage, un avertissement annonce le thème de pédocriminalité et signale des scènes violentes. En fin d’ouvrage, on trouve pour la France, le Canada, la Belgique et la Suisse une liste d’organisations susceptibles d’aider les jeunes qui auraient besoin de soutien.

Un roman court, coup de poing, militant et nécessaire. À proposer dès 13-14 ans (avec avertissement).

Claire-Lise Progin