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Date

L'Art pour les jeunes

Sandra LAFARGUE
1 janvier 1990



PARCOURS PROFESSIONNELS POUR LA LECTURE DE JEUNESSE



Rencontre

Mercredi 12 janvier 2005

12h-13h





Animatrice : Anne SEFRIOU, éditrice



Intervenants :

- Jean-Marc EUSEBI, auteur et illustrateur

- Hélène KERILLIS, auteur

- Marie SELLIER, auteur

- Elisabeth VOGUET-SARAZIN, inspectrice de l'Education nationale



Nous avons, à travers les expériences de chacune de ces personnes, abordé la question de la transmission de l'Art aux enfants. En effet, il faut garder à l'esprit, lors de la création d'un livre d'Art destiné à la jeunesse, que l'on peut s'adresser aux enfants, aux parents, ou aux deux.





Comment apprend t-on à un enfant, via la lecture, le plaisir de regarder une œuvre ?

Afin de mieux répondre à cette question, il a semblé plus judicieux à l'animatrice de laisser la parole à chacun des intervenants, afin qu'ils donnent leur avis sur la question.


Jean-Marc Eusebi a ainsi expliqué que pour créer ses histoires et dessins, il utilisait tout ce qu'il voyait : l'Art est pour lui une matière de création qui permet de créer des passerelles.





Héléne Kérillis a ensuite exprimé son amour pour la peinture et pour l'Art en général, car l'Art est une manifestation humaine, qui transmet et fait découvrir des choses à autrui. Elle s'est donc lancée dans la création de livres pour enfants autour de l'Art, et elle a vite remarqué que les enfants pouvaient s'y intéresser s'il y avait du suspense dans l'histoire. Cette méthode permet de repousser les barrières et de faire rentrer dans l'Art des enfants qui le rejettent. Elle a donc créé une collection totalement innovante, Pinceau Plume : ici, le livre raconte une histoire en utilisant comme illustrations des fragments d'une œuvre d'art. Au final, l'enfant découvre que ces illustrations forment un tableau, avec une image du tableau entier et une petite page de présentation de celui-ci. Cette méthode permet notamment à l'enfant de découvrir seul la beauté de l'œuvre, et non pas de subir les goûts des adultes. C'est une manière subtile d'inviter les enfants à découvrir l'Art.





Marie Sellier, quant à elle, approuve également une approche de l'Art par l'utilisation de la fiction. Pour elle, l'Art n'est pas un luxe, mais une fenêtre sur le monde ; ceux qui ont peur de l'Art sont ceux qui ne le connaissent pas. Il faut donc apprivoiser ces gens, car il ne s'agit pas d'être un spécialiste pour ressentir une émotion face à une œuvre d'art. En Art, les vérités sont multiples. Selon elle, le rapport texte/image est important, et ce qui l'intéresse particulièrement, c'est le processus créatif : à quel moment un peintre ou un sculpteur décide t-il que son œuvre est terminée ? Pourquoi choisit-il de représenter ceci ?...

Le principe de la plupart de ses livres est simple : l'enfant chemine en peinture, et se voit introduit à l'œuvre d'art présentée via un texte poétique (la poésie est un bon moyen de toucher).



Enfin, pour conclure, l'inspectrice Elisabeth Voguet-Sarazin a tenu à faire un rappel historique de l'enseignement artistique en France, qui pour elle, a une dimension à la fois politique, sociologique, et économique. Le développement des arts à l'école (un gros enjeu) s'est notamment appuyé sur deux notions : celle des partenariats (enseignants/créateurs), et celle des parcours. Pour résumer, durant les années 70, des signes d'ouvertures sont apparus : on s'est demandé comment faire pour que les élèves rencontrent l'Art. De nombreux plans en faveur des arts ont été successivement mis en place, au début avec succès. Des moyens très importants ont été mis en œuvre pour cela. C'est ainsi que s'est développé à l'école le lien avec le livre d'art et le travail sur la lecture.