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Illustrateurs britanniques pour la jeunesse : tour d’horizon (3/3)

3 février 2015



LES JEUNES TALENTS

 

Malgré la situation difficile de l’édition en Grande-Bretagne, les ventes de livres jeunesse en librairie représentent à elles seules près d’un quart des ventes littéraires totales selon le Financial Times (10 janvier 2015). De plus en plus, les albums sont reconnus par les critiques pour être le terreau d’une création artistique dynamique dont émergent sans cesse de nombreux nouveaux talents. Ceux présentés ci-après ont connu des succès remarquables, ont été primés ou se distinguent par leur style éminemment personnel. Comme le disait Anthony Browne dans son entretien pour Parole : « J’admire une certaine forme de courage en eux : face à la situation actuelle de l’édition, ils suivent chacun leur chemin sans se conformer aux recettes du succès ».

 

Emily Gravett (1972)

Ses ouvrages, fourmillant de détails et clins d’œil, s’apparent souvent à des livres-objets contenant force pliages, trous, jeux typographiques…

Son premier ouvrage, Les loups, a été récompensé dès sa sortie en 2004 par le Prix Macmillan. Ses ouvrages sont parus en français chez Kaléidoscope.

 



Les loups (Kaléidoscope, 2006) d'Emily Gravett, couverture et page intérieure.


 


Oliver Jeffers (1977)

Dans un dessin simple et tendre, Oliver Jeffers traite avec énormément de sobriété et de poésie des thèmes souvent touchants. Comment attraper une étoile (2005), Perdu ? Retrouvé ! (2005), Pingouin vole (2011) et tous ces autres livres (traduits en français chez Kaléidoscope) parlent de rêve, d’amitié ou du sentiment d’être unique, sans jamais verser dans la mièvrerie. Mention spéciale à Coincé (2012), histoire délirante d’un enfant qui va trouver des solutions pour décrocher son cerf-volant coincé dans un arbre, et à L’extraordinaire garçon qui dévorait les livres (2005), drôle et terriblement intelligent.

 

 
Alexis Deacon (1978)

Diplômé en illustration avec les félicitations du jury de l'Université de Brighton, Alexis Deacon a signé l’admirable Bidou (Kaléidoscope, 2003), dans lequel une créature venue d’une autre planète ne trouve sa place nulle part, sauf auprès des enfants, seuls capables de l’accueillir. Le secret de Loris Lent (Kaléidoscope, 2002), dresse le portrait d’un paresseux, drôle et étrange, suggérant que chacun a son jardin intérieur. L’ensemble mixe les techniques et donne une œuvre d’une riche diversité visuelle. L’ouvrage Oiseau et croco (2012, Kaléidoscope) présente, lui, un duo atypique pour montrer que les liens de l'amitié dépassent les lois de la nature.

Alexis Deacon a récemment collaboré avec Russel Hoban autour d’un ouvrage (Jim’s lion, Walker Books, 2014, pas encore traduit), original et infiniment fin sur la maladie chez les enfants, à mi-chemin entre la BD et le récit. Un artiste à suivre.




Oiseau et croco (Kaléidoscope, 2012) d'Alexis Deacon, couverture et dernière page de l'album.

 


Chris Haughton (1978)

Multipliant les récompenses depuis ces cinq dernières années, Chris Haughton se distingue par son style à la fois naïf et singulier. Lorsqu’il ne crée pas de livre illustré, il dessine pour The Guardian, The Times et d'autres journaux. L’humour règne en maître dans son univers. L’album qui lui apporta la notoriété, Un peu perdu (Thierry Magnier, 2011), est un récit en boucle autour d’une petite chouette tombée du nid qui lui a valu le prix Sorcières 2012 dans la catégorie « Tout-petits ». Cet album a été suivi du très amusant Oh non, George ! (Thierry Magnier, 2012) narrant les péripéties irrésistibles d’un chien luttant, avec plus ou moins de succès, contre ses instincts, puis du plus récent Chut, on a un plan (Thierry Magnier, 2014). La grande simplicité des personnages, traités en aplats de couleurs, procure à son trait efficacité, dérision et tendresse.



 

Illustration de Chris Haughton pour Un peu perdu (Thierry Magnier, 2011)




Levi Pinfold (1985)

Ce jeune artiste dit avoir été nourri au biberon par Sendak, Roal Dahl et… Pieter Brueghel. De ce dernier, il semble avoir hérité d’un amour sans bornes pour les détails minutieux réalisés à la gouache et à l’aquarelle. Son deuxième album La légende du chien noir (Scholastic, 2012) – l’histoire d’une drôle de famille terrorisée par un chien qui grandit à vue d’œil avant de retrouver une taille animale a remporté la fameuse médaille Kate Greenaway.






POUR ALLER PLUS LOIN :
The House of illustration
The CILIP Carnegie and Kate Greenaway Medals
V&A Illustration Awards 2014
The association of illustrators

 
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Le 12.02.15