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Dominique Maes

7 mai 2007

Né en 1957 à Bruxelles, Dominique Maes est un raconteur d’histoires et un insatiable créateur. Après des humanités artistiques à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles, il étudie le Graphisme à l’Institut Saint-Luc. Il multiplie les expériences comme graphiste et illustrateur dans différents secteurs de la communication et signe en 1982 son premier album pour la jeunesse aux éditions Casterman. Directeur artistique pendant plusieurs années aux éditions Alice jeunesse à Bruxelles, enseignant à l’ERG ( Ecole de Recherche graphique-Bruxelles) et à l'EPAC (école de narration, Suisse), Dominique Maes a signé 70 titres jeunesse publiés chez plusieurs éditeurs. Aujourd’hui, il se consacre entièrement à la création et continue d’animer un Atelier d'Illustration au cœur de Bruxelles. « Mes armes habituelles sont le stylo, les aquarelles, les crayons de couleur et un amour sans limite pour les papiers rares », annonce-t-il sur son site. On ajoutera volontiers, sa détermination à défendre une certaine qualité de l’édition ou encore l’accessibilité du livre et de la lecture à tous, son impertinence et son humour. Autant de traits qui se transmettent parfois à son insu à ses personnages de papier. Sans plus attendre, découvrons l'univers et les résistances de cet auteur illustrateur belge et de Cramique.


- A quel "héros"/ personnage de fiction vous identifierez-vous volontiers ?

Une foule de personnages me paraissent contenir une petite partie de mon humanité complexe !

Pour ma partie "enfantine", je me sens proche de la vitalité débordante et subversive de Pinocchio autant que du courage relatif et du goût du confort de Bilbo le Hobbit.

Je m'identifierais volontiers à Cyrano (encore une histoire de nez !) ou à quelques pamphlétaires du XVIIIème siècle pour le goût de la langue qui fustige la bêtise.

Mais je n'ai pas de passion pour le mythe du héros. En fin de compte, devenir chaque jour un peu plus humain me paraît déjà un sacré boulot.

- Quelle utopie seriez-vous prêt(e) à défendre ?

J'ai souvent l'impression de défendre plusieurs utopies: le livre et la lecture accessibles à tous, la résistance aux lois de la rentabilité à court terme qui assassinent l'édition, la solidarité entre les auteurs aveuglés par leur narcissisme, préserver trois gouttes de pensée inconfortable dans un océan de clichés lénifiants…

Même si je sais que la plupart des utopies sont inaccessibles, je pense aussi qu'elles sont indispensables. Avancer de trois centimètres dans une direction, est déjà un début de mouvement vital ! Et comme je suis de d'idéal parfait, c'est bien le mouvement qui m'importe.

- A part être écrivain ou illustrateur, que rêveriez-vous d'être ?

Musicien (je joue un peu de clarinette), cinéaste, cuisinier, promeneur à temps plein… mais très honnêtement, je suis heureux d'être un raconteur d'histoires.

- Où écrivez-vous ? Quel est le lieu qui vous inspire le plus ?

J'écris ou je dessine principalement dans mon atelier, un petit appartement situé au même étage que celui où je vis, au cœur de Bruxelles. J'y apprécie le calme, la musique et mes bibliothèques pleines de livres qui forment une barricade par rapport à l'extérieur.

Mais j'ai aussi besoin de me promener un peu partout en emportant toujours un gros carnet qui est ma "marmite" à idées. J'y dessine les chemins de fer de mes albums, j'y écris presque toujours le premier jet de mes textes et j'y note aussi, sous forme de dessins ou de journal de bord, les évènements de ma vie pour les décortiquer. C'est plus économique qu'un psychanalyste et c'est fort efficace !

Mes déplacements sont très nécessaires. Ils me permettent des rencontres qui sont ma principale source d'inspiration. J'adore papoter avec des gens qui font un autre métier, qui ont d'autres expériences ou des cultures différentes. Et la plupart de mes albums sont nés de rencontres touchantes.

- Quel est le sentiment qui vous habite le plus souvent ?

Le doute. Puis vient l'orgueil d'avancer en n'étant certain de rien.

Je passe de la joie à la dépression. Et vice versa.

Mais je crois être perçu comme un indécrottable optimiste, ce qui me plaît bien par rapport à la morbidité contemporaine ou aux snobs qui jouent les blasés.

- Quel (s) genre(s) de livre(s) vous tombe(nt) des mains ?

Honnêtement, c'est assez rare. Je me débrouille pour éviter les récits nombrilistes des littérateurs dont la plume ne crache que de l'ésotérisme destiné à masquer le vide de contenu ou le simple fait qu'ils n'ont rien à dire ce qui ne les empêchent pas de torturer le langage. Suis-je clair ? Et puis, il y a tant de choses à lire que ce n'est pas la peine de perdre du temps à citer quelques ennuyeux ou quelques prétentieuses !

Soyons pleins de nuance: il est des livres qui me sont tombés des mains à certaines époques et que j'ai redécouverts plus tard avec un plaisir lumineux. Je lis aujourd'hui pas mal de philosophes qui me semblaient décourageants il y a quelques années. De la même façon, relire quelques classiques dont les écoles m'avaient écœuré, redonne un vrai plaisir.

- Que redoutiez-vous enfant ?

Les autres. Je n'ai pas tellement changé mais j'ai appris à m'entourer de quelques amis précieux.




photographie : Marie Vander Meulen




- Vous arrive-t-il de côtoyer des êtres imaginaires ?

Tous mes personnages, évidemment. Ils n'arrêtent pas de me questionner avec une familiarité parfois désagréable. Si vous saviez comme ils sont sans gêne, surgissant au cœur d'une insomnie, dans une conversation, au milieu d'un repas où j'ai soudain l'air absent parce que concentré sur leurs dernières péripéties. Je ne sais plus bien s'ils ressemblent à la réalité ou si la réalité les recopie.

En préparant les réponses à votre questionnaire, un de mes personnages s'est manifesté. Il s'agit de Cramique qui a été le héros de quatre albums. Il a insisté pour prendre la parole et je l'ai laissé faire. Mais ne vous en faites pas, je ne suis pas tout à fait schizophrène.

- Que feriez-vous ou diriez-vous à un ogre s'il vous arrivait d'en croiser un ?

"A table, cher confrère !"

Et parbleu, nous ferions un sacré festin de mets singuliers aux saveurs préservées et magnifiée par la gastronomie contemporaine en n'oubliant pas d'arroser nos gosiers avides de vins magnifiques élevés avec amour par des vignerons fiers de leur particularité. Je lui en ferais oublier son cannibalisme. A moins qu'il ne me convainque de la saveur du met !

- Qu'avez-vous conservé de l'enfance ?

Le don d'émerveillement. Et c'est mon trésor le plus précieux que je protège de toutes les mesquineries, des désillusions, des sales coups, des faux amis et des deuils qu'il faut bien traverser dans cette sacrée vie.

- Selon vous, qu'est-ce qui fait vendre un livre ?

Une alchimie heureusement très difficile à cerner malgré toutes les bêtises que les prêtres du dieu "Marketing" osent affirmer.

Un livre qui se vend est un miracle rendu possible parce qu'il a la chance de paraître au moment où son originalité est flagrante dans le paysage, où le public est prêt à le recevoir (pour une infinité de raisons: historiques, politiques, en réaction aux conventions, en adéquation à une mode ou à l'esprit du temps…), où les libraires ne se laissent pas déborder par une marrée de nouveautés que les maisons d'édition font déferler, où quelques journalistes décident d'en parler en ne se contentant pas de ne citer que les auteurs à la mode(qui font aussi parfois de bons livres: tout arrive !)...

Et en préservant ma naïveté, je dirais que le livre qui se vend reste malgré tout celui qui est né d'une intention sincère, d'un vécu particulier que le public finit par reconnaître. Quant au public en question, j'ai le sentiment qu'il est beaucoup moins docile que ce que les stratégies de communication tentent de nous faire croire. Il subsiste des contre-réactions vivifiantes face à la normalisation lénifiante qu'implique l'adéquation d'un produit à la masse majoritaire des consommateurs. Le livre ou le vin se battent contre cela.

- Quel qualificatif vous colle à la peau ?

"Bon vivant." Cela m'énerve parfois mais je préfère cela à "déjà mort" !

- Quelle est la meilleure phrase qu'un enfant vous ait dite ?

"Tu ne peux pas dessiner dans les livres !" alors que je m'apprêtais à lui dédicacer un album.

- Quelle est votre définition du bonheur ?

Des instants de joie qui naissent et périssent comme toute chose mais dont nous pouvons favoriser l'émergence en se forgeant une pensée incarnée, débarrassée des fictions idéologiques ou religieuses, et en partageant ces moments avec des complices soigneusement choisis.

- Si vous aviez la possibilité de recommencer, que changeriez-vous ?

Pas grand-chose mais je gagnerais du temps.

Comme je ne suis pas encore mort, je préfère penser aux années qu'il me reste pour poursuivre la route !

- Enfant, quel genre de lecteur étiez-vous ?

Boulimique et d'une curiosité avide, surtout des livres qui m'étaient interdits ou déconseillés.

Quel plaisir de lire des bandes dessinées qui étaient encore méprisées dans mon école ou quelques romans coquins que ma mère cachait dans les hauteurs de sa bibliothèque !

Je fus aussi un grand lecteur de la Bibliothèque Verte (les romans de Jules Verne avaient une odeur de moisi venue de la malle où l'une de mes grands-mères les avait emprisonnés), des romans d'Henri Vernes (hommage à mon vieux compagnon baroudeur, Bob Morane !), de toute la littérature fantastique publiée par les éditions Marabout (Ah! Les frissons de terreur que me procuraient ces récits, décryptés la nuit sous mes couvertures, à l'aide d'une lampe de poche !)…

- Vis-à-vis de quoi vous sentez-vous impuissant ?

La bêtise hiérarchisée.

Les bras me tombent parfois devant le fonctionnement des écoles, des administrations ou des institutions complètement débranchées des réalités du terrain. En plus de l'impuissance, cela me fait peur et éveille ma colère: j'y vois toujours le germe de tous les pouvoirs totalitaires qui méprisent la vie.

- Quel est l'animal auquel vous ressemblez le plus ? Pourquoi ?

J'ai du mal à m'identifier à un animal.

Peut-être un ours parce que ma compagne me compare affectueusement à la bête, lorsque je traverse une période caverneuse où le travail m'accapare. Et que je grogne comme un fauve sur ce qui m'horripile. Je suis assez fier d'être parfois de très mauvais poil !

- Quel est le mot que vous préférez dans la langue française ?

Résistance

- Que souhaiteriez-vous que l'on retienne de vous ?

Le goût de la vie.


Vos livres
- Quelle est votre dernière sortie pour la jeunesse ?

Un album de contes des Comores dont j'ai réalisé les illustrations sur des textes de Salim Hatubou. Il met en scène un personnage truculent "Zolo" dont la moralité curieuse est au service de son énorme gourmandise.

Ce livre est publié par Galina Kakova, l'éditrice qui a créé et dirige Flies France, petite maison d'édition courageuse qui se consacre aux contes.

- Le(s) livre(s) dans votre production dont vous êtes particulièrement fier ou qui vous laisse(nt) un souvenir particulier

J'ai publié soixante dix albums à peu près (septante, en Belge !). Il m'est très difficile de sélectionner ceux que je préfère et tous me laissent un souvenir particulier.

Il me faudrait écrire un livre pour raconter toutes les anecdotes succulentes qui se cachent derrière les histoires ! J'ai rencontré des scientifiques étonnants et un peu fous lorsque je faisais des livres de narration documentaire avec l'excellent Marcus Osterwalder chez Archimède; chaque livre publié chez Pastel est un petit morceau de ma vie affective et des souvenirs très tendres des jeunes années de mes enfants; « l'Ogre Tendre » (édition de la Martinière) est né de mon amour pour Marie, ma compagne lumineuse; « Tof le Philosophe » (éditions Alice jeunesse), c'est un peu moi… Et j'ai une grande tendresse pour le personnage de Cramique dont les livres parus chez Albin Michel sont passés à la trappe trop rapidement. J'aime aussi ce tracteur rouge qui voyage toujours dans le monde entier grâce aux éditions Mijade ou ce livre "Chapeau" qui est paru d'abord en flamand puis a été traduit et publié chez Magnard pour voyager aussi dans de nombreux pays.

Je veux aussi citer les livres très importants pour moi qui sont nés grâce à la complicité de Chantal Miglioli, éditrice de Lo Païs d'Enfance: "Les croqueurs de mots" (Poésies de François David), "Petites grimaces et grands sourires" (Poésies de Carl Norac) et "On a planté Mémé" (texte d'Emilie Gautrey). Ce sont mes œuvres les plus récentes et fort malheureusement, je suis très inquiet pour leur avenir en découvrant le fonctionnement terrifiant des éditions du Rocher qui viennent de rompre l'alliance avec Chantal. Je ne sais ce que deviendront ces albums qui sont nés de complicités très profondes et d'émotions partagées.





- Quel est le thème que vous aimez davantage traiter ?

Celui qui me surprendra. Mais je crois que je tourne toujours autours de la vie, de la mort, de l'amour et souvent de la gourmandise.

- D'où est né votre premier livre/ illustration ?

Dans les années quatre vingt, j'ai réalisé plusieurs livres avec mon ex-femme, Colette Hellings. Ces premiers albums n'ont jamais été publiés. (Après, pendant plus de dix années, nous nous sommes bien rattrapés !) C'est avec ces projets que j'ai rencontré les éditions Casterman qui m'ont proposé d'illustrer mon tout premier album: "Jean de l'Ours" dans la collection "Contes de toujours".

- Quel livre en littérature de jeunesse auriez-vous voulu écrire ou réaliser à la place d'un autre ?

Ce sont des classiques: quelques albums de Tomi Ungerer, de Sendak, de Lobel

Ou alors un mythe, carrément ! Peter Pan, Pinocchio, Bilbo le Hobbit, Alice aux Pays des Merveilles… Ne soyons pas modeste ! Et qui sait, mon œuvre majeure est peut être en devenir ?

- Sur quel projet travaillez-vous actuellement ?

Je travaille sur plusieurs projets :

- Un album pour les plus jeunes à paraître chez Alice éditions: "Histoire du lutin qui veut raconter son histoire". C'est une narration très visuelle où une foule de personnages des contes, apparaissent progressivement et finissent par occuper tout le petit théâtre du livre, empêchant mon personnage principal de raconter son histoire qui est pourtant la plus importante du monde !

- Je prépare une sorte de bestiaire surréaliste avec l'ami Pierre Coran.

- Je corrige les dernières épreuves des "Mémoires d'un ours en peluche", roman auquel je tiens beaucoup et qui sera aussi publié cette année chez Alice jeunesse (fin août 2007). C'est un récit très affectif (dédié à ma fille) où un ours philosophe parle de son amour exclusif pour sa jeune maîtresse qui est devenue une femme.

- Et je termine aussi les corrections d'un recueil de nouvelles pour "adultes" qui paraîtront aussi en septembre, aux éditions Luce Wilquin, en Belgique.

- Où et comment vous voyez-vous dans 10 ans ?

Je me vois en train d'écrire et de dessiner. Pas forcément pour les enfants et peut être dans une campagne agréable ou dans une maison urbaine qui possède un jardin.

Je me vois et papa et grand père.

Je me vois en promenade. Et amoureux de ma compagne.

Mais la vie me réserve des surprises heureusement incontrôlables. Laissons les venir !















Références
Littérature de jeunesse
- Un livre pour la jeunesse qui vous a marqué petit ?

L'histoire de Babar.

J'avais reçu l'album accompagné du disque en vinyle où l'histoire m'était narrée. Je remettais sans cesse le début pour pleurer sur le meurtre de la maman de Babar perpétré par cet abominable chasseur. Délicieux !

- Quels sont vos auteurs-illustrateurs de référence ou qui pour vous développent une approche intéressante ?

L'artiste qui m'a le plus marqué est Roland Topor que j'ai rencontré lorsque j'étais adolescent. Son humour et ce que j'ai perçu de sa gentillesse et de son intelligence sensible, soigneusement protégées derrière le personnage social provocant, m'ont profondément touché.

- Quels sont vos livres "coups de cœur", les "incontournables" en littérature de jeunesse ?

J'estime toujours "Pétronille et les 120 souris" de Ponti qui est pour moi une référence lorsque je cause de narration visuelle à des étudiants.

Et très récemment, je suis ébloui par ce livre de narration visuelle parfait réalisé par Maître Schann Tan: "Là où vont nos pères". C'est une mise en scène éblouissante de l'image qui n'a besoin d'aucun texte pour transmettre des émotions qui sont le sel de l'humanité. Et puis, le dessin, l'ombre et la lumière, le travail du personnage…c'est du grand art.

Culture
- Un film, une photo/illustration qui vous touche ?

Mais il y a tant de choses ! Et les peintres ? Et la gravure ? Et mes vieux primitifs flamands ? Et mon surréalisme belge ? Et l'opéra ?

Si je ne dois choisir qu'une seule "image": un dessin de Sempé représentant un peintre sur un quai de la Seine. Il est le seul à ne pas être entouré d'admirateurs et il s'écrie: "Oh, là, là ! Que c'est joli ce que je viens de faire !"

Je suis touché par les dessins de jeunesse de Léon Spilliaert, les gravures d'Ensor et plus généralement le dessin qu'il soit ancien ou contemporain me passionne: Fragonard, Durer, tous les petits maîtres dont je découvre parfois avec émotion un croquis tracé rapidement sur un papier fragile. Cela me bouleverse bien davantage que la peinture comme si en quelques traits, un instant de vie s'était concentré dans toute sa grandeur et sa fragilité.

J'apprécie aussi beaucoup quelques contemporains: Andy Goldsworthy par exemple, pour ses interventions toujours marquées par les cycles de la vie et de la nature. Et certains artistes rencontrés m'ont marqué par leur humour parfois désespéré. Je garde une grande estime pour Marcel Broodthaers, très grand artiste belge et foutu penseur inconfortable.


- Un musicien

J'écoute beaucoup de musiques et différentes.

Je ne ferai pas la liste des musiciens baroques ou des cantatrices qui me font rire et pleurer. J’ai besoin d'Haendel ou Bach pour travailler dans le calme, dans une pulsion régulière, de Mozart pour passer du tragique au comique, de remonter le temps et de ressentir mon propre bouillonnement chez Schubert ou Schumann…

Mais je citerai dans un autre domaine, Louis Sclavis, immense clarinettiste, pour sa musique pleine d'humanisme (merveilleux album: Napoli's Walls);

un groupe de rock: Shivaree avec l'incomparable chanteuse Ambrosia Parsley;

un chanteur de tango: Melingo, dont la voix est grave et râpeuse comme la vie,

et le plus grand accordéoniste (diatonique) qui est belge et ami: Didier Laloy. Si vous ne le connaissez pas, découvrez ce virtuose sans tarder !

- Un lieu où vous aimeriez vivre

Peut- être sur une colline en Toscane pour faire chic, ou au bord de la Mer du Nord, en dehors des saisons touristiques. Bruxelles n'est pas mal du tout et il y pleut moins qu'on ne le dit.

- Une phrase (une devise) qui vous guide

Maturité de l'homme: cela signifie avoir retrouvé le sérieux que l'on mettait, enfant, dans ses jeux.

Friedrich Nietzsche, Par delà le bien et le mal.




Actualité
- Vos dernières (bonnes) lectures ?

Deux livres :

Au Rayon Noir, chez Phébus: "La peur des bêtes", un roman plein d'humour (très noir) de l'écrivain mexicain Enrique Serna. Son personnage principal est un flic corrompu mais paradoxalement coincé dans un idéal de perfection qui lui fait préférer les truands au milieu littéraire et aux institutions culturelles. Celles-ci finissent par se révéler plus écœurantes que les franches crapules auxquelles il se confronte. Dans des pages très savoureuses, l'auteur parodie le langage délirant de critiques causant de poésie contemporaine et dégonfle avec jubilation les baudruches de la bêtise prétentieuse !

Chez Gallimard : "L'élégance du hérisson" de Muriel Barbery. J'ai été intrigué par le nom de cette dame qui porte le même nom de famille que ma mère. Piqué par la curiosité, j'ai savouré l'ironie très élégante de ce texte qui rejoint ma petite philosophie personnelle et sans doute, une vision assez amère de la société dite "adulte".

- Un site (sur les techniques graphiques, un auteur-illustrateur, une approche particulière du texte, de la littérature...) que vous souhaitez recommander ?

Un seul site: celui que mon fils Lionel (qui a aussi créé mon site) bâtit avec un ami. C'est foisonnant et plein de trouvailles graphiques.
http://www.lavillahermosa.com

http://www.dominiquemaes.net/

Auteurs et illustrateurs en lien avec l'interview

Illustration d'auteur

Dominique Maes

belge