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Christophe Loupy

1 juin 2001


Ricochet : Christophe Loupy, quelques mots pour vous présenter :

Christophe Loupy : J'ai 39 ans, une femme que j'adore, deux jeunes lecteurs de 10 et 14 ans. J'habite à Olivet, près d'Orléans. Professionnellement, j'ai eu un parcours atypique, opérateur projectionniste, puis prof de musculation, gérant de salle de remise en forme, et actuellement instituteur en maternelle.
J'aime voyager, les soirées entre amis, la cuisine de ma femme, le cinéma, le karaoké, le sport, la simplicité.
Je n'aime pas l'agressivité, la violence, le racisme, la prétention, l'hypocrisie.

Ricochet : Comment est née votre vocation pour l'écriture ?

Christophe Loupy : Je ne me suis jamais posé la question. J'ai toujours aimé écrire, raconter des choses, partager mes émotions.



Ricochet : Vous écrivez et illustrez albums et romans, dans quel "exercice" vous sentez-vous le plus à l'aise ?

Christophe Loupy : Dans l'écriture. Je ne me considère pas comme un illustrateur. Je n'ai eu aucune formation dans ce domaine, je n'ai pas le talent des "vrais" illustrateurs (que j'admire) et la dizaine d'albums (la série de "La petite boule blanche" et "Dans la cour de l'école" chez Milan) que j'ai réalisée est, en fait, davantage un travail plastique que graphique (à base de collages).

Ricochet : Comment et quand est né votre premier livre ?

Christophe Loupy : C'était un album de "La petite Boule Blanche", en 1996. Je devrais dire 3 albums, puisque les trois premiers sont sortis en même temps (Si j'étais un nounours, Si j'étais un éléphant, Si j'étais le Père Noël).Tout est parti d'un concept que j'avais créé et que j'utilisais dans ma classe avec des enfants de maternelle. Cela me permettait de les faire progresser dans des domaines aussi variés que le schéma corporel, les formes, les couleurs, les tailles, le repérage dans l'espace, le repérage dans le temps, la latéralisation, la numération…etc… tout en s'amusant avec une Petite Boule Blanche que je faisais évoluer au fil de ses aventures.
Au départ, lorsque j'ai présenté mes maquettes aux éditeurs français, un seul a crû dans le projet : Milan, sous l'influence d'Hélène Montardre. Elle a eu du nez (comme toujours !) car la série a reçu un accueil très enthousiaste. À tel point que l'année suivante, trois nouveaux titres sortaient, et que celle d'après, trois autres venaient compléter la collection.

Ricochet : Quel est l'ouvrage dont vous êtes le plus fier ?

Christophe Loupy : Je les aime tous. En règle générale, j'ai une petite préférence pour le dernier né.

Ricochet : Quels sont les personnages, les lieux ou les évènements qui ont marqué votre vie d'écrivain ?

Christophe Loupy : Les romans d'Henri Vernes (Bob Morane) ont bercé ma jeunesse et influencé ma vie d'écrivain. J'ai beaucoup d'admiration pour ce grand Monsieur de la littérature jeunesse. Même si certains critiquent son style, ceux-ci oublient qu'Henri Vernes est l'écrivain Belge qui vend le plus de romans au monde, juste après Simenon. Ce n'est pas sans raison… Pour la petite histoire (un exemple parmi tant d'autres qui montre son talent de créateur), il faut savoir qu'il avait déjà imaginé le clonage d'animaux préhistoriques (dans son roman "La vapeur du passé" sorti en 1963) bien avant que Crichton écrive son Jurassic Park !…

Ricochet : Actuellement, ou puisez-vous votre imagination ?

Christophe Loupy : Je me considère né sous une bonne étoile car je n'ai jamais eu besoin de chercher l'inspiration, elle vient à moi spontanément. J'ai sans cesse une multitude d'idées qui naît en moi. Je ne sais pas pourquoi, ni comment.
J'ai toujours mon dictaphone à portée de la main et j'enregistre mes idées dès qu'elles viennent. J'ai, à ce jour, suffisamment de thèmes d'histoires pour pouvoir écrire pendant des années. Malheureusement, je n'ai pas assez de temps pour tout écrire. Alors, je choisis les sujets qui me tiennent le plus à cœur, les autres dorment sur des disquettes, ou des carnets, en attendant leur jour.



Ricochet : Soumettez-vous vos livres à la critique des enfants qui vous entourent avant de les présenter à votre éditeur ?

Christophe Loupy : Non. Si je pense que mon texte a une chance d'accrocher un éditeur, je l'envoie spontanément. Cela dit, je m'amuse parfois à raconter mes histoires, éditées ou non, à mes élèves. Je me dis que partager ce genre d'émotions avec un auditoire comme celui-là n'est pas donné à tout le monde, alors j'en profite pendant que je suis encore instit.

Ricochet : Quelles sont les techniques que vous utilisez pour illustrer vos albums ?

Christophe Loupy : Comme je vous l'ai dit précédemment, les quelques albums que j'ai réalisés ont été illustrés par collages.

Ricochet : Un album pour enfant se lit et se regarde, à votre avis, le texte a-t-il plus d'importance que l'image ?

Christophe Loupy : Dans un album, le texte est aussi important que l'image. C'est comme si l'on demandait à un concessionnaire si, sur une auto, les roues étaient plus importantes que le moteur…

Ricochet :Pour vous, le dessin et l'écriture restent-ils encore liés au papier et aux crayons ou bien l'ordinateur a déjà influencé votre façon de travailler ?

Christophe Loupy : J'utilise énormément l'ordinateur pour l'écriture. C'est un outil très pratique, qui permet de gagner un temps fou. J'utilise également beaucoup Internet et la messagerie électronique. Le premier pour me documenter, la deuxième pour envoyer (ou échanger) des textes aux personnes avec lesquelles je travaille.

Ricochet : À votre avis, le livre de jeunesse a-t-il encore de beaux jours devant lui ou risque-t-il de se voir supplanter par le multimédia ?

Christophe Loupy : Je ne pense pas qu'il y ait péril en la demeure. En tant que musicien, j'ai connu, il y a quelques années, l'apparition de la musique assistée par ordinateur. À l'époque, on a prédit la mort de la musique vivante. Il n'en a rien été. Je suis persuadé que le multimédia trouvera sa place dans notre paysage culturel, à côté des livres. À mon avis, les deux sont indispensables et les deux perdureront pour notre plus grand bonheur.

Ricochet : Vous signez vos romans fantastiques sous le pseudonyme de Metantropo, pourquoi ce choix ?

Christophe Loupy : Lorsque j'ai débuté ma série fantastique "Code S.T.A.R.R.", je me suis dit "pourquoi ne pas choisir un pseudo fantastique ?". Et j'ai inventé ce pseudo. Metantropo est construit à partir de deux racines Grecques : Meta, qui signifie un peu plus que, au-delà de ; et Antropo, qui représente l'être humain. Finalement, ce pseudo intrigue encore plus que je ne l'avais imaginé. À tel point que Cécile Fourquier m'a demandé si j'étais d'accord pour signer également Metantropo chez Flammarion. J'ai dit oui.



Ricochet :Un site Internet est consacré à la série Code S.T.A.R.R. (http://www.codestarr.com), pouvez-vous nous donner des détails sur ce site ?

Christophe Loupy : Ce site permet au lecteur de découvrir des extraits et les résumés des romans, des détails sur les personnages, de comprendre aussi sur quel concept repose la série.

Ricochet :Quels sont les auteurs et illustrateurs que vous admirez le plus aujourd'hui ?

Christophe Loupy : Je continue d'admirer Henri Vernes pour son œuvre. J'aime aussi beaucoup le travail de René Goscinny. J'adore son style, ses idées, son humour à multiples facettes. Côté illustrateurs, j'adore ce que fait Philippe Druillet.

Ricochet : Avez-vous déjà pensé écrire pour les adultes ? Sinon, est-ce l'un de vos projets ?

Christophe Loupy : Je travaille en ce moment (dès que j'ai un peu de temps devant moi) à l'élaboration du synopsis de mon premier roman adulte. C'est un thriller scientifique, structuré comme un scénario de film. Ainsi, s'il ne trouve pas vie dans l'édition, il me sera plus facile de le recycler dans le domaine du cinéma.

Ricochet : Justement, vous collaborez aussi à l'écriture de scénarii de films pour les Etats-unis, comment est née cette aventure ?

Christophe Loupy : Grâce à une rencontre, puis une collaboration fructueuse, avec une scénariste américaine, Chris Baker. Nous avons eu la chance de voir notre travail repéré par les gens d'Equinoxe (association internationale regroupant des partenaires tels que Canal +, pour la France, et Sony, pour les USA).

Ricochet : Avez-vous des projets avec le cinéma français ou européen ?

Christophe Loupy : Non. Les histoires que nous écrivons sont axées fantastique/science-fiction et conçues pour l'action et les effets spéciaux. Un genre qui ne peut pas être développé correctement en France ou en Europe, à cause de taxes monstrueuses et par manque de moyens.

Ricochet : Pouvez-vous nous parler de votre prochain ouvrage ?

Christophe Loupy : J'ai deux livres qui sortent en septembre. Le premier est un roman pour les 6-8 ans, qui paraîtra chez Milan, en Benjamin Poche : Le match de la sorcière (illustré par Gilles Frély). C'est l'histoire d'une sorcière qui adore jouer au foot mais qui ne trouve jamais personne pour se mesurer à elle.
Le second est un album intitulé "Rien qu'un bisou" (illustré par Eve Tharlet), aux éditions Nord-Sud. C'est le premier d'une série qui parle d'une famille de chiens vivant dans une ferme, le papa, la maman, et leurs quatre chiots (le Câlin, le Curieux, le Gourmant et le Peureux). La première aventure mettra en scène le Câlin dans une histoire très tendre.




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Christophe Loupy

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