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Bayard Presse - Rencontre avec Marie-Laure Boursat, Directrice du pôle ados/adultes.

Anne Godin
28 février 2006



QUELQUES MOTS D'INTRODUCTION…

La Croix, Notre Temps, Enfant Magazine, Pomme d'Api, J'aime lire, Les Belles Histoires, Astrapi… Qui ne connaît pas ces titres aujourd'hui ? Ils sont indissociables de Bayard, avant tout identifié par le public comme un groupe de presse. Bayard est un acteur majeur du secteur presse en France avec plus d'une quarantaine de titres, mais son activité s'étend bien au-delà des limites de l'Hexagone. Au total, Bayard Presse est présent dans quarante pays, de l'Espagne au Canada, en passant par la Norvège et la Chine. Le groupe diffuse près de 8,1 millions d'exemplaires par an et totalise près de 5 millions d'abonnés dans le monde ! En France, Bayard est leader du marché sur les secteurs de la presse pour la jeunesse, de la presse senior et de la presse religieuse (Pèlerin). Groupe attaché à son identité catholique, Bayard explore de nouvelles thématiques, crée régulièrement de nouveaux titres, fait évoluer son offre et tente de conquérir un public toujours plus large. Dans un contexte de concurrence très fort et préoccupant, Bayard Presse se révèle très dynamique et novateur, n'hésitant pas à parier sur de nouveaux concepts tels que Muze, l'un des petits derniers de la famille des 15-25 ans. Les magazines de Bayard ont tous le mérite de poser un regard intéressant sur l'actualité et la société et tentent d'en livrer les clés. Bayard Presse, c'est avant tout des magazines proches des lecteurs, qu'ils accompagnent tout au long des différents moments de la vie. Chaque revue s'inscrit ainsi dans la vie de la famille, depuis Enfant Magazine qui guide la future maman, jusqu'à Notre Temps, pour la catégorie dite des "seniors".

Domaine fleurissant, la presse magazine pour ados et adultes chez Bayard est le domaine de Marie-Laure Boursat et de toute son équipe. À l'origine de nombreux projets qui font aujourd'hui les beaux jours de Bayard Presse, Marie-Laure Boursat s'enthousiasme de la vitalité et du renouvellement que connaît la presse depuis quelques années, mais pose un regard critique sur les réalités du marché et parle, sans tabou, de l'encombrement de l'offre, du contexte concurrentiel, des méthodes de marketing et de ventes… Le pôle ados/adultes de Bayard Presse est actuellement en pleine effervescence depuis l'arrivée en kiosque, fin novembre 2005, du 1er numéro d'Eurêka, magazine pour les 15-25 ans autour des découvertes et de la connaissance ! Entre interrogations, attentes et inquiétudes, tous les regards sont tournés vers Eurêka, dans l'espoir que cette nouvelle formule plaise et que le public soit au rendez-vous !


PANORAMA DE LA PRESSE FRANÇAISE


La France est l'un des pays européens où la lecture des quotidiens, des mensuels féminins, des magazines pour la jeunesse ou des hebdomadaires d'information générale est la plus répandue. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. En 2004, plus de 5 millions d'exemplaires ont été vendus, soit 2,3 millions de quotidiens et 2,7 millions de magazines ! Si les quotidiens nationaux tels que Le Monde, Libération, Le Figaro ou France Soir souffrent ces dernières années de la morosité du marché ces dernières années (déficits financiers, chute du lectorat…), la presse quotidienne régionale (PQR), Ouest France en tête, génère, à elle seule, 70% des parts de marché de la presse quotidienne ! Pour la presse magazine, la presse télé arrive sans surprise en tête, avec 42 % des ventes réalisées sur le secteur, loin devant les féminins, qui restent toutefois toujours très plébiscités avec 21% des ventes, mais sont talonnés de près par les hebdomadaires d'actualité (L'Express, Le Nouvel Observateur…) qui assurent 18% du chiffre d'affaires engendré par les magazines.

Achats en kiosque ou abonnements ?
Si 58% des Français préfèrent se déplacer dans les kiosques, chez leurs marchands journaux ou jusqu'aux rayons presse de leur supermarché pour acheter leur quotidien ou leurs magazines, ils sont aujourd'hui 22% à souscrire un abonnement et 20% à recourir au portage auprès de structures privées, en particulier pour la presse quotidienne. Mais, ces différents modes d'achats sont révélateurs des comportements de lecture. L'abonnement implique fidélité, tandis que l'acheteur en kiosque est plutôt tenté de papillonner entre les titres face à l'offre pléthorique qui se présente à lui. 93% de la presse people (achat d'impulsion, consommation rapide…) sont achetés en kiosque, ainsi que 75% de la presse quotidienne et 71% de le presse féminine. Un top 3 impressionnant ! Mais, Bayard Presse fait figure d'exception. Si ses journaux et magazines enregistrent de bons résultats chez les marchands de journaux, Bayard mise prioritairement sur les abonnements. L'exemple le plus flagrant reste son quotidien, La Croix, qui réalise seulement 5% de ses ventes en kiosque ! Les magazines jeunesse avec Pomme d'Api, J'aime lire, Youpi ou encore Je Bouquine lui emboîtent le pas. De manière générale, l'abonnement est principalement retenu par les lecteurs pour la presse jeunesse, les news, la presse senior et le voyage.

Les grands groupes de presse

Grâce à la fidélité des lecteurs et à son offre unique de magazines en direction des enfants et des adultes, Bayard Presse est le 7ème groupe de presse français avec un chiffre d'affaires de 420 millions d'euros. Plus qu'honorable pour ce groupe, dont les publications réunissent chaque mois deux millions d'acheteurs de magazines !

Mais, quels sont alors les 6 autres premiers groupes ? Voici le classement officiel dévoilé par Marie-Laure Boursat, lors de notre rencontre :
1. Hachette-Filipacchi.

Leader incontesté, Hachette contrôle le marché en détenant les plus gros titres de la presse française, à commencer par Elle, Paris Match, Parents, le Journal du Dimanche, Psychologies Magazine ou les magazines jeunesse de Disney Hachette. À lui seul, Hachette-Filipacchi réalise un chiffre d'affaires de près de 2,2 milliards d'euros.

Site officiel du groupe : http://www.lagardere.com

Lien référençant tous les sites web des magazines et quotidiens appartenant au Groupe Hachette-Filipacchi : http://www.lagardere.com/sites/index.cfm?start=1&id=2
2. Socpresse

Avec 1,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires, la Socpresse fait figure de challenger en défendant des titres, tels que Le Figaro, L'Express, L'Expansion

Site du comité de groupe Socpresse : http://www.presse-comite.org/accueil/accueil.html
3. La Vie-Le Monde

Chiffre d'affaires annuel : 640 millions d'euros

Site officiel du quotidien Le Monde : http://www.lemonde.fr/
4. Prisma Presse

Ce groupe réunit près d'une vingtaine de titres de la presse française et rencontre une forte audience auprès du public avec Capital, Géo, Ca m'intéresse, Voici, VSD.

Site officiel du groupe : http://www.prisma-presse.com/
5. Emap

Emap regroupe des supports tels que Top Santé, Science et vie, Auto Plus, Télé Star, Télé Poche

Site officiel du groupe : http://www.emapfrance.com/
6. Amaury

Ce groupe réunit Le Parisien, Aujourd'hui en France, L'Equipe, France Football

Site de la régie publicitaire Manchette : http://www.manchettepub.com/site/general/


Pour en savoir plus sur chacun de ces groupes, vous pouvez également consulter le site web de l'Ecole supérieure de journalisme de Lille, espace Docpresse ESJ : http://www.esj-lille.fr/rubrique.php3?id_rubrique=47

Bayard Presse, un groupe atypique

Nul doute que Bayard Presse cultive sa différence. Atypique, Bayard Presse ferait donc figure d'exception… Tout d'abord, la diffusion. Seul 22% des magazines de Bayard Presse sont diffusés via le circuit traditionnel de vente, c'est-à-dire les marchands de journaux. En comparaison, pour Prisma et Hachette, 85% du chiffre d'affaires reposent sur les ventes en kiosque. Voilà, deux stratégies commerciales qui s'opposent. Nous évoquions surtout La Croix précédemment, mais cela s'applique à tous les titres du groupe. Bayard, c'est donc la culture de l'abonnement. Outre la fidélité, l'intérêt des abonnements pour Bayard réside dans la trésorerie générée par les règlements versés 1 an à l'avance par les abonnés. Chez Bayard, on appelle cela "la dette des abonnements". En effet, comment espérer meilleur financement avec 78% d'abonnés ? C'est une aubaine inespérée pour un groupe de presse. Ainsi, là où les autres titres parient sur la publicité pour assurer leurs recettes (soit en moyenne 60% du chiffre d'affaires), Bayard réalise moins de 10% de son chiffre d'affaires avec la publicité, tout en continuant à attirer les marques les plus prestigieuses telles que Chanel. À méditer ?

Evolution du paysage de la presse de 1990 à aujourd'hui

En l'espace de quelques années, le paysage de la presse française a considérablement évolué. Métamorphose d'un secteur, renouvellement de l'offre, arrivée de nouvelles tendances… Un programme alléchant ! "Mais le public est-il toujours au rendez-vous ?", s'interroge Marie-Laure Boursat.

En effet, si le marché se caractérise aujourd'hui par une créativité débordante, les recettes n'évoluent pas en conséquence. Véritable problème auquel les groupes de presse tentent de faire face. En 1990, l'activité presse regroupait 2900 titres en France. En 2003, nous sommes arrivés à plus de 4300 titres. En une dizaine d'années, la production a augmenté de 50 %, tant et si bien que la situation devient quasi-critique ! Multiplication des titres, encombrement de l'offre, surenchère, inondation des marchands de journaux, le tout pour un chiffre d'affaires qui progresse seulement de 28%, passant de 8,7 milliards d'euros en 1990 à 10 milliards d'euros en 2003. Le malaise est évident.

Et pourtant, le secteur est florissant et attire de nombreux organes de presse, les idées novatrices ne manquent pas, mais les marges par titre chutent dangereusement dans un contexte de concurrence accrue. De plus, 2 titres sur 3 réalisent moins de 50 000 exemplaires, tandis que le tirage de certains magazines avoisine aisément 600 000 à 1 000 000 d'exemplaires. Notre Temps fait ainsi la fierté de Bayard avec 800 000 exemplaires qui sortent des presses par numéro.

Toutefois, la lecture de la presse affiche une hausse constante ces dernières années. 96% des Français déclarent lire la presse, dont 18% un quotidien. Des chiffres encourageants pour relancer les ventes et tenter de séduire le public avec des concepteurs novateurs et attrayants.


Notre Temps et Notre Temps Jeux



BAYARD PRESSE : POMME D'API, YOUPI, ASTRAPI, LES BELLES HISTOIRES, J'AIME LIRE, PHOSPHORE, MUZE…


Bayard Presse réunit plus d'une vingtaine de magazines pour les enfants et les adolescents, pour certains incontournables ! Pomme d'Api, créé en 1966, a été lu par des générations d'enfants ! D'après les chiffres diffusés sur le site de Bayard Presse, http://www.bayardpresse.com/, 1 jeune sur 3 est lecteur d'un magazine de Bayard en France. Rien d'étonnant quand on pense à la qualité des revues, à leur capacité à se renouveler et à traverser le temps, à la richesse des contenus, à leur créativité… Mais, la force de Bayard Presse tient surtout dans la construction de son offre autour d'une segmentation par tranches d'âges et d'un chaînage allant de la petite enfance avec Popi et Pomme d'Api à l'adolescence avec Phosphore et Muze, en passant par l'enfance avec Astrapi, Dlire ou J'aime Lire, le premier magazine jeunesse en termes de notoriété et de pénétration. À 3 ans, un enfant quittera les aventures de Pomme d'Api pour se plonger dans Les Belles Histoires, auxquelles il préférera, à 9 ans, Dlire. Grâce à différentes méthodes, dont l'abonnement, Bayard Presse espère ainsi fidéliser ses petits lecteurs, de sorte qu'en quittant un magazine Bayard, ils se dirigent vers un autre titre du groupe.

Depuis l'acquisition du groupe Milan (secteur presse et secteur édition) en 2003, Bayard contrôle 27% du marché de la presse jeunesse. Milan Presse est incarné par des titres tels que Picoti, Toupie, Toboggan, Manon, Julie ou encore Wapiti. Aujourd'hui, les deux concurrents majeurs de Bayard Presse sur le secteur jeunesse restent Disney Hachette qui détient entre autres les magazines Winnie, Le Journal de Mickey, Witch Mag ou Super Picsou Géant, et Fleurus presse qui compte parmi sa production Papoum, Abricot, Les P'tites Sorcières ou Le Monde des ados.

La petite enfance

Chez Bayard Presse, la petite enfance est l'objet de toutes les attentions avec la création de petits personnages, pour certains très célèbres aujourd'hui, que les jeunes lecteurs ont plaisir à retrouver de numéro en numéro grâce à des histoires, de jolies illustrations, des jeux, des expériences et des coloriages adaptés à leur âge. Sans oublier les premiers magazines d'activités comme Babar et les documentaires tels que Youpi, mensuel d'éveil créé en 1988, qui sensibilise de manière ludique les 5-8 ans au monde qui les entoure, à la nature et les initie à la science.

Bayard Presse développe son univers petit enfance autour de Popi, petit magazine coloré et astucieux dans lequel les enfants retrouvent chaque mois Léo et Popi, Petit Ours Brun et Cocotte, de Pomme d'Api, une revue pour les 3-7 ans très complète, avec des rubriques, du bricolage et les histoires de Mimi-Cracra, Sam Sam ou Petit Ours Brun et des Belles Histoires qui proposent tous les mois de magnifiques contes, des aventures extraordinaires ou des histoires très tendres.




L'enfance : les magazines pour les 7-13 ans
Avec Mes Premiers J'aime lire, DLire, J'aime lire ou J'aime la BD, l'accent est mis sur la lecture plaisir. À travers des histoires courtes, des extraits, des pages culturelles et des cassettes audio pour les plus petits, chaque titre fait découvrir le goût de la lecture aux enfants. Au fil des rendez-vous, les jeunes lecteurs se constituent une petite bibliothèque. Dlire, le dernier-né pour le 8-13 ans, encourage les enfants à lire "de toutes les couleurs" en n'hésitant pas à passer du conte au polar, du récit d'aventure au comique ou à la bande dessinée, à laquelle sont consacrées tous les mois 25 pages. Depuis 2004, la bande dessinée est d'ailleurs mise à la portée des enfants dans un bimestriel, J'aime la BD, qui fait cohabiter les personnages de Tom-Tom et Nana ou Fripouille avec des mangas, des bandes dessinées fantasy, policières ou d'aventure.
Du côté des documentaires, on retrouve Astrapi - toujours présent après 27 ans d'existence - qui entraîne les enfants sur la voie de la science et de l'histoire avec des documentaires très pédagogiques, propose des fictions où les héros ne leur sont pas inconnus (Princesse Zélina, Marion Duval, Touffu…), des activités bricolage et décode l'actualité. Images Doc, créé en 1989, donne envie aux enfants d'aller à la rencontre de la nature, des sciences et de l'histoire par le biais de reportages et dossiers foisonnants, riches d'informations, superbement illustrés, pleins de bons conseils et de repères essentiels ! Une petite encyclopédie de poche pour les 8-12 ans !


La presse ados/adultes de Bayard

Domaine de prédilection de Marie-Laure Boursat, le secteur des magazines ados/adultes regroupe près d'une dizaine de titres, d'Okapi à Phosphore en passant par Je Bouquine. Trois formules se distinguent : les mensuels pour les 10-15 ans, les magazines I love English et Today pour apprendre l'anglais et les revues pour les 15-25 ans.
Okapi et Je Bouquine s'inscrivent respectivement dans la continuité d'Astrapi et de J'aime lire ou Dlire. Le premier propose des articles très complets, véritables sources d'informations pour les jeunes adolescents et n'hésite pas à explorer des sujets inédits et à analyser l'actualité pour répondre aux nombreuses questions de ses lecteurs. Quant à Je Bouquine, il invite les jeunes à découvrir le plaisir de la lecture autonome avec un roman inédit écrit par les plus grands auteurs jeunesse d'aujourd'hui (Anna Gavalda, Daniel Pennac, Marie-Aude Murail…) et réunit chaque mois les critiques des meilleurs livres qui viennent de paraître, toujours dans un souci d'éclectisme.

Avec I love English Junior, I love English et Today in English, Bayard Presse apporte des outils linguistiques, à la fois didactiques et éducatifs, à l'intention des enfants dès 9 ans, pour apprendre l'anglais de manière ludique et amusante. Actualité, revue de presse, vocabulaire, exercices, culture, société, extraits de livres, autant d'articles et de thématiques pour progresser en anglais.
Phosphore, crée en 1981, reste encore aujourd'hui le magazine de référence pour les 15-25 ans. Magazine culturel et d'information, Phosphore décrypte l'actualité nationale et internationale, revient sur les dernières sorties de films, de livres et de musique, propose des bons plans culturels et des dossiers sur des sujets tout aussi variés que les relations filles/garçons, les religions, le tabac, les conduites à risques ou le climat. Mais, Phosphore est surtout apprécié des jeunes pour ses pages études, dont il a fait sa marque de fabrique au fil du temps.

Les petits derniers : Muze et Eurêka

Durant ces deux dernières années, le pôle ados/adultes de Bayard Presse a donné naissance à deux nouveaux mensuels, Muze en septembre 2004 et Eurêka, fin 2005.
Premier magazine féminin dans la case ados/adultes de Bayard Presse, Muze, "le nouveau mensuel Bayard qui fait rimer Culture, Allure et Littérature" selon la formule consacrée, est aujourd'hui tiré à 50 000 exemplaires ! Innovant et séduisant, ce féminin vendu 5,90 € se positionne dans une niche (peu de concurrence, identité haut de gamme…) et remporte un succès encourageant. Livres, cinéma, musique, mode, dossier psycho+philo+ethno, reportage photos sur le monde et nouvelle, tel est le programme de Muze.

Fraîchement débarqué dans les kiosques fin novembre 2005, le premier numéro d'Eurêka, a avant tout du attirer les jeunes hommes et les passionnés d'informatique avec un dossier central sur le futur. Ce projet, porté par Marie-Laure Boursat, témoigne d'une réelle offensive vers les jeunes. Avec un sommaire et des sujets séduisants, Eurêka, vendu 4€90, est un magazine de découvertes autour de l'économie, de l'histoire, de la philosophie, des sciences, de la politique, des techniques, de la sociologie et de l'informatique, dans l'esprit de Ça m'intéresse, mais à l'intention des 15-25 ans.

Vous pouvez retrouver une présentation plus approfondie de ces nouveaux titres et de l'ensemble des magazines évoqués précédemment sur le site de Bayard Presse, directement depuis l'adresse suivante, http://www.bayardpresse.com/pre/index.jsp?docId=23850.


LES PHÉNOMÈNES RÉCENTS EN PRESSE MAGAZINE APPLIQUÉS A BAYARD PRESSE


Si le paysage de la presse s'est métamorphosé au cours des dix dernières années, les pratiques ont également évolué. Pour se détacher de la concurrence et susciter l'intérêt des lecteurs, les groupes de presse s'orientent vers de nouvelles techniques de ventes et proposent de nouveaux concepts et formules. L'idée est de créer de l'offre et de l'envie.

Les suppléments et les hors-séries

Impossible de passer à côté en kiosque. Quel est le titre qui ne développe pas de hors-série aujourd'hui ? De la presse féminine à la presse spécialisée automobile, le phénomène s'est intensifié ces dernières années. Bayard Presse n'échappe pas à cette course au supplément.
Phosphore en est très certainement le meilleur exemple. Titre phare du pôle ados/adultes, ce mensuel culturel pour les 15/25 ans, est diffusé chaque mois à plus de 100 000 exemplaires depuis 1981 et réunit 1 million de lecteurs. Son grand frère Talent, très proche des étudiants, regorgeait de bons plans, d'informations sur les études… Faute de succès, la diffusion s'est très vite arrêtée. Pourtant le concept de base et les idées étaient réexploitables. Plutôt que d'abandonner complètement cette piste, l'équipe du pôle ados/adultes a souhaité reconvertir Talent dans Phosphore. Restait à trouver comment... Difficile de changer la formule de Phosphore. Il a donc été choisi de créer les premiers hors-séries Phosphore diffusés en kiosque tels que Stages et jobs, 5000 offres en France et à l'étranger. Suivront rapidement les Guides Phosphore, des guides conçus pour réussir son avenir et organiser sa vie d'étudiant : Le guide des études sup', Le guide des méthodes de travail, Le guide pratique des 15-25 ans… De manière générale, Bayard Presse a ainsi développé de nombreux hors-séries autour de ses différents titres. Pour n'en citer que quelques-uns parmi les plus récents, Le guide des meilleurs livres pour les 10-15 ans de Je bouquine et le hors-série Boostez votre anglais du magazine d'actualité anglophone Today in English.
Mais, face à l'avalanche de hors-séries et de suppléments en kiosque, la législation s'est durcie. Aujourd'hui, il n'est pas possible de sortir plus de 6 suppléments par an pour un seul et même titre. Cette limitation a mis un frein au phénomène des hors-séries. Avec un rythme de parution qui excédait largement les 6 titres par an sur Phosphore et un public qui répondait toujours présent, le pôle ados/adultes s'est orienté vers une toute autre solution. L'option a été de créer une nouvelle marque, un nouveau support spécialisé qui s'adresse aux étudiants (vie étudiante, poursuite d'études, fiches de révision…). Phosphore études.

Cette boulimie des hors-séries de la part de tous les grands groupes de presse est une réponse à l'accroissement de l'offre et à la baisse de rentabilité, dictée par le besoin de créer du chiffre d'affaires additionnel. Mais répondre par une inondation du marché en hors-série est-elle la bonne alternative ? Marie-Laure Boursat reconnaît le danger : les risques de s'y brûler les ailes sont grands… Mais déployer l'offre est un moyen d'aller à la rencontre de nouveaux publics, de s'adapter à un marché et à un lectorat qui changent, de proposer de nouvelles thématiques… Inutile de préciser que les partenariats sont également de formidables générateurs de ventes, l'occasion d'augmenter le tirage initialement prévu et de toucher les lecteurs en plus grand nombre. À l'échelle de Phosphore, les partenariats menés avec l'Onisep autour des numéros spéciaux sur la poursuite d'études sont un gage de qualité et de succès et permettent, en l'occurrence, à l'Onisep de se rapprocher des jeunes grâce à une communication plus vivante et plus adaptée.

La vente couplée

Véritable casse-tête pour les marchands de journaux, les plus produits, plus communément appelés cadeaux, envahissent les rayons. Bracelets, stylos, crayons, carnets, T-shirts sont de plus en plus fréquemment offerts avec notre mensuel ou notre magazine d'actualité. Difficile d'échapper au phénomène. Les groupes de presse utilisent cette formule pour attirer les lecteurs, séduire et susciter plus rapidement l'acte d'achat. Les titres jeunesse recourent particulièrement à cette pratique, proposant le dernier gadget en vogue dans les cours de récré. L'effet est immédiat sur les enfants. Question éthique il y aurait sûrement à redire…

Aujourd'hui, la vente couplée est sur le point de dépasser le plus produit. Dorénavant, les ventes de journaux et de magazines sont accompagnées d'un produit culturel. L'idée est d'associer au magazine un livre, un DVD ou un CD en augmentant le prix du numéro. Le lecteur est libre d'acheter le titre avec ou sans ce produit en plus. L'initiative la plus marquante dans ce domaine reste l'opération menée en 2004 par Le Monde qui a proposé une collection des grands classiques cinématographiques en DVD dans son édition du week-end dans l'espoir de voir remonter ses ventes. Chaque samedi ou dimanche, Le Monde proposait un nouveau film pour 4,80 € en plus, passant ainsi de 1,80 € à 6 €. En 2005, Le Monde renouvela l'expérience dès le mois de mai grâce à un partenariat avec Taschen, éditeur de beaux-livres, en diffusant une monographie de peintre avec son édition du samedi. Rapidement d'autres magazines et quotidiens emboîteront le pas. Dernièrement Le Figaro a proposé à ses lecteurs une édition spéciale de l'Encyclopédie Universalis, tome par tome, tous les week-ends, pour 11,90€.

Toutefois, l'émergence de ces ventes couplées observées avec soupçon et méfiance, donne lieu à des débats mouvementés et a déjà suscité la colère du Syndicat National de l'Edition (SNE), qui proteste contre ces usages commerciaux qui bradent les livres. Faut-il voir dans ces ventes couplées des pratiques anti-concurrentielles qui menacent la librairie ou une contribution à la promotion des livres et de la lecture ? Pourtant, la presse comme les éditeurs désirent voir prolonger ces partenariats qui constituent une bonne dynamique, permettent de faire découvrir ou redécouvrir un livre, un film et assurent de bonnes ventes en perspective.

Marie-Laure Boursat ne cache pas que ces ventes couplées sont très lucratives et incitatrices d'achats. Dans le cadre de Bayard Presse, plusieurs ventes couplées ont déjà été menées en partenariat avec les éditions Bayard (accompagnement d'un titre de presse jeunesse avec un tome de Tom-Tom et Nana avant la refonte de la collection…) ou indépendamment, avec l'ajout du CD-audio habituellement réservé aux abonnées dans le numéro Best-of de fin d'année de Today in English.

À titre informatif, le taux de TVA habituellement appliqué à la presse est de 2,1%. Dans le cas des ventes couplées, il est appelé à évoluer en fonction du produit qui est associé au support : 5,5% pour une vente couplée avec un livre, 19,6% pour une vente couplée avec un CD-audio, etc.

La presse gratuite

Ce phénomène majeur de la presse française des dernières années vient bouleverser l'économie du secteur, mais surtout implique de nouveaux comportements de consommation et de lecture.

Particulièrement sensibles à cette presse gratuite, les 15/25 ans constituent l'un des premiers lectorats de journaux tels que 20 minutes, Métro ou À nous Paris. La gratuité de ces journaux entièrement financés par la publicité en fait l'un de leurs principaux atouts, en particulier pour ces jeunes populations. De nombreuses questions voient ainsi le jour : Comment retenir ces jeunes lecteurs et les réconcilier avec la presse vendue en kiosque entre 4 € et 7 € ? Faut-il créer un magazine gratuit ? La solution ne semble pas encore envisagée au pôle ados/adultes de Bayard Presse ! Cette position est entièrement compréhensible à l'heure où ils parient sur le lancement d'un nouveau titre, Eurêka, à l'intention des 15/25 ans…


POUR CONCLURE…


Le secteur de la presse jeunesse est aujourd'hui très dynamique, certes en proie à des bouleversements majeurs, mais toujours très présent sur le devant de la scène grâce à des initiatives originales, à l'image de celles menées par Bayard Presse. Pour Marie-Laure Boursat la question essentielle est de savoir s'adapter aux évolutions du marché tout en restant proche des lecteurs, en assurant la pérennité des titres, en veillant à la qualité des contenus et en refondant régulièrement la formule des magazines.


Bon chemin à Muze et Eurêka.