Bonhomme et le fil rouge

Bonhomme, petite tête ronde, dans son grand manteau carmin possède un trésor avec lequel il joue : un bout de laine rouge. Dès la couverture, on voit que le vent agite l’atmosphère et pousse Bonhomme, tellement vite et tellement fort que le fil s’envole… jusqu’à l’arbre où un oiseau bâtit son nid. En échange, l’oiseau donne deux plumes. Celles-ci vont faire le bonheur d’une fourmi pour traverser un lac. Trois graines vont récompenser le cadeau. Elles vont faire plaisir au hérisson qui en échange va donner…

Comme dans certains contes de randonnée, le voyage de Bonhomme est une succession d’échanges-dons. Mais dans Bonhomme et le fil rouge, personne n’est perdant. Au contraire, les échanges sont la marque d’une entraide. Dans les airs, au sol, gros ou petits, chacun dépend des autres et ce qui affecte les uns peut rejaillir sur les autres. L’échange est le moyen le plus efficace d’obtenir ce dont on a besoin dans une relation d’égalité. Chacun tour à tour est grand ou petit : tout est question de point de vue. Vu d’en bas, l’oiseau est petit, Bonhomme, grand. Vu du ciel, c’est à jeu inversé, même chose pour la fourmi ou le hérisson. L’illustration déjoue les regards et les perspectives, dans un univers en mouvement et délicat.

Cette philosophie pratique et cette morale humaniste, optimiste, donnent son prix à cette histoire gaie, circulaire, en demi-teintes. Après Bonhomme et le caillou bleu, les jeunes lecteurs retrouveront avec plaisir le petit héros, avant d’autres aventures ?