La chaise

Une chaise est laissée à l’abandon dans la rue. «Qu’est-ce qu’elle fait là ?», demande Malo, le cadet du groupe. «Elle n’a pas été ramassée par les éboueurs», rétorque Gala, la grande sœur de ce dernier. La chaise qui d’abord passe inaperçue, s’impose comme l’élément de jeu principal de la clique. Lorenzo, le plus âgé, propose un nouveau divertissement : celui qui monte sur la chaise devient le roi et les autres doivent lui obéir sans ciller. C’est au tour de Lorenzo de poser son royal fessier sur le trône. Malheureusement, ce dernier apprécie le pouvoir et reste assis sans jamais céder le siège. Ce qui a pour effet d’énerver ses camarades qui veulent, eux aussi, diriger. Comment la bande va-t-elle régler ce différend… ?

Elsa Devernois décrit bien la dynamique d’un groupe d’amis. Elle met le doigt sur les relations de pouvoir dans les amitiés. Celles-ci devraient être égalitaires dans un monde idéal. Malheureusement, dans ce livre et dans la vraie vie, cela ne se passe pas toujours comme ça. Il y a souvent des leaders qui guident le groupe et prennent les décisions. Et quand ces derniers sont contredits, ils ne le supportent pas et quittent la bande. Dans ce livre, c’est la chaise qui perturbe la hiérarchie horizontale de la clique. L’auteure adopte bien le point de vue naïf d’un enfant face à cette situation. Ce qui facilite la compréhension de ces dynamiques d’amitié parfois très complexes.